se disant « indigné » par la mort de travailleurs humanitaires à Gaza, Joe Biden ne change pas son soutien à l’État hébreu

se disant « indigné » par la mort de travailleurs humanitaires à Gaza, Joe Biden ne change pas son soutien à l’État hébreu
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Le président américain Joe Biden dans la salle des traités indiens du bâtiment Eisenhower Executive Office à Washington, le 3 avril 2024. CHIP SOMODEVILLA / AFP

La mort de sept volontaires de l’organisation humanitaire World Central Kitchen (WCK) à Gaza, ciblée par une série de frappes israéliennes, a provoqué une onde de choc à Washington. Toutefois, au cours des six derniers mois, près de 32 000 Palestiniens sont morts, pour la plupart des civils ; des dizaines d’écoles ont été détruites, des hôpitaux réduits en cendres, environ 200 employés de missions humanitaires tués. Mais c’est ce drame, en particulier, qui a mobilisé les médias américains, et mis en lumière la position inextricable de l’administration Biden, aux côtés d’Israël malgré les crimes de guerre massifs imputés à son allié.

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Les multiples nationalités représentées parmi les victimes ne sont qu’une explication. L’identité du fondateur de WCK, José Andrès, pèse davantage. Le chef espagnol, naturalisé américain, occupe une place à part dans le paysage médiatique. Avec son organisation humanitaire, WCK, il s’est transformé au fil des années en un bon et insaisissable Samaritain à l’anglais grave, parcourant le monde au secours des populations en détresse. Un tremblement de terre, une tornade, une inondation majeure ? Une épidémie, une guerre, une crise migratoire ? WCK se déploie à une vitesse spectaculaire, sans charge bureaucratique, relayant ses opérations sur les réseaux sociaux.

Si ses restaurants à Washington sont des lieux de rencontres incontournables, José Andrès participe aussi à la conversation politique. En mars 2022, quelques semaines après l’invasion russe de l’Ukraine, Joe Biden se rend à Varsovie. Le président américain y rencontre le dirigeant et ses équipes. Les deux hommes entretiennent des contacts étroits. Mardi soir, Joe Biden a appelé José Andrès au sujet de la mort de ses volontaires à Gaza. Dans le même temps, la Maison Blanche a publié une déclaration plus dure que d’habitude à l’égard d’Israël. En disant « indigné et navré » par la mort des sept volontaires, Joe Biden a souligné qu’il “Ce n’était pas un incident isolé”en référence aux autres humanitaires tués, et qu’Israël “n’en a pas fait assez” pour les protéger ainsi que les civils palestiniens.

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Mais derrière ces paroles personnelles de solidarité envers José Andrès, l’administration ne change pas de stratégie. John Kirby, le porte-parole du Conseil national de sécurité, en est le traducteur zélé. Mardi et mercredi, devant les journalistes, il a maintenu une position prudente, dans l’attente des conclusions des enquêtes israéliennes. Il a souligné que l’armée avait reconnu sa responsabilité et que la mort des volontaires “ce n’était évidemment pas le résultat escompté” de l’opération. Une manière de réduire cette responsabilité israélienne et de faire écho aux propos du Premier ministre Benjamin Netanyahu : « Cela arrive, pendant une guerre. »

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