Le « violeur de Tinder » a un réel risque de récidive

Le « violeur de Tinder » a un réel risque de récidive
Descriptive text here

Le « violeur de Tinder » présente un réel risque de récidive

Publié aujourd’hui à 10h42

Pas de « reconnaissance des faits », pas de « remise en cause ». L’expert psychiatre qui a examiné Salim Berrada, accusé d’avoir violé ou agressé sexuellement 17 femmes, a décrit mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris le profil “très inquiétant” du “violeur de Tinder” et un risque réel de récidive.

C’est l’avocat général Philippe Courroye qui interroge l’expert sur la « dangerosité » de l’accusé, un ex-photographe de 38 ans qui nie avoir violé des femmes rencontrées sur internet, malgré l’accumulation à la barre des témoignages de plaignantes. qui ne se connaissaient pas.

“Si les faits sont avérés”, répond l’expert témoignant par visioconférence, “c’est très inquiétant”.

L’avocat général rappelle au nombre des plaignants dans cette affaire datant de 2014-2016, que Salim Berrada est inculpé dans une autre procédure pour des faits similaires, qui auraient eu lieu alors qu’il venait d’être libéré dans ce dossier.

Risque de récidive

“On peut dire que cela constitue un risque de récidive très important ?”, estime l’avocat général.

L’expert confirme. Et se dit peu optimiste, « si les faits étaient avérés », quant à une éventuelle évolution de Salim Berrada, même avec une injonction de traitement. Les gens qui ne reconnaissent pas les faits n’avancent pas », résume-t-il.

L’accusé élancé, lunettes rectangulaires sur son visage fin entouré d’épais cheveux bouclés, a eu la parole pour un dernier interrogatoire sommaire mercredi après-midi.

« Vous avez été entendu 17 fois », lui a indiqué après chaque audition du plaignant le président Thierry Fusina. « Avez-vous appris quelque chose de cette audition ?

Logorrhée

« J’ai suivi chaque témoignage avec attention, pour comprendre. Moi aussi, j’ai vraiment envie de comprendre», répond l’accusé.

Comprendre quoi? « Leur attitude ou votre personnalité ?

Salim Berrada se lance alors dans une de ces « logorrhées verbales » que lui reproche le président.

Il évoque la « vie brillante » qu’il aurait dû avoir, sa conscience du « mal terrible » qu’il a fait mais réitère sa certitude que certaines des plaignantes étaient convaincues qu’il était « un violeur » après les appels à témoins publiés sur les réseaux sociaux.

Des plaignants drogués

D’autres encore « mentent » effrontément, et puis certains… « J’aurais pu croire qu’ils étaient consentants parce qu’ils ont dit « oui » pour bien paraître », dit-il dans une concession rare et prudente.

Les plaignants, dont plusieurs ont certainement été drogués, ont tous assuré qu’il n’y avait aucun doute possible sur leur absence de consentement.

“La réalité est la suivante : j’étais un homme parfaitement égoïste qui ne pensait qu’à lui-même”, qui n’avait “pas vraiment vécu l’adolescence” et qui voyait “le moment de vivre absolument” ce qu’il voulait.

Salim Berrada « était un garçon plutôt timide » qui a eu ses premières relations sexuelles à l’âge de 20 ans, décrit l’expert psychologue.

Faire rapport à sa mère

Avant cela, face à une « mère indépendante qui s’occupait peu de ses enfants », il devait « être irréprochable », « sans faute pour plaire à sa mère… mais il n’y avait pas de retour ».

“Pas besoin d’un doctorat en psychologie pour faire un lien entre ce manque du côté de sa mère et son rapport aux femmes”, conclut-elle. Il faut « séduire la femme pour pouvoir la rejeter », comme une « vengeance » de sa mère, décrypte encore l’expert.

Dès le premier jour de l’audience, le président a interrogé Salim Berrada au sujet de sa mère.

– “Elle est en vie?”

– “Je pense. Je n’ai pas eu de vos nouvelles depuis un moment.

« Addiction » à la séduction

Comme l’expert psychiatre, l’expert psychologue y voit une « addiction » à la séduction.

De « grand romantique qui voulait vivre comme dans les livres », il est passé à l’homme froid qui notait ses slogans pour les sites de rencontres dans des tableaux Excel et les envoyait « par vingt », a témoigné cet ami.

Salim Berrada a parlé de « 800 à 900 » relations sexuelles. « Ne serait-on pas plutôt dans une logique de prédation ? demande le procureur général.

“Si les faits étaient avérés, en effet”, estime l’expert. “Il est imparable, plus il en a, plus il en a besoin.”

Les réquisitions sont attendues jeudi après-midi, le verdict vendredi soir.

AFP

Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.

0 commentaire

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Israel Katz demande à toutes les ambassades israéliennes du monde entier de renforcer leur sécurité
NEXT Les sondages se suivent mais ne se ressemblent pas…