Négociations pour une trêve à Gaza, au bord de la famine

Négociations pour une trêve à Gaza, au bord de la famine
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20 mars 2024 – 01h00

(Keystone-ATS) Les efforts des médiateurs se sont encore intensifiés mardi pour parvenir à une trêve dans la bande de Gaza assiégée, où la famine menace des centaines de milliers de Palestiniens après plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Les ONG et agences onusiennes continuent de tirer la sonnette d’alarme sur les risques de famine dans le territoire palestinien, notamment dans le nord, difficile d’accès, où vivent actuellement plus de 300 000 personnes.

“Cent pour cent de la population” de Gaza est “dans une situation de grave insécurité alimentaire”, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à la veille d’une nouvelle tournée régionale. “C’est la première fois qu’une population entière est ainsi classée”, a-t-il ajouté.

Les restrictions sévères imposées par Israël à l’entrée de l’aide humanitaire et l’éventuelle utilisation de la faim comme arme pourraient « constituer un crime de guerre », a prévenu mardi l’ONU.

« Pas assez de nourriture »

Selon les agences de l’ONU, un habitant de Gaza sur deux, soit plus de 1,1 million de personnes, connaît une situation alimentaire « catastrophique », proche de la famine.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état mardi de 93 morts en 24 heures dans des opérations israéliennes, dont 15 personnes dont des femmes et des enfants tuées à Rafah, à l’extrême sud du territoire.

Dans le camp de Jabaliya, au nord, des Palestiniens se bousculaient derrière un portail fermé dans l’espoir de recevoir une assiette de soupe aux carottes.

« Nous sommes venus faire la queue, mais ils nous ont expulsés. Il n’y a pas assez de nourriture », a déclaré Mousaab al-Masry, un habitant.

Saed Ismail, un homme revenu avec sa femme à Jabaliya où il a trouvé sa maison en ruines, a raconté à l’AFP qu’il fait la queue devant les distributions de nourriture “dans l’espoir de recevoir de la mauve”, une herbe sauvage avec laquelle le couple prépare de la soupe. “C’est toujours de la mauve, on ne mange rien”, a-t-il ajouté.

Combats et bombardements

Dans le nord, l’armée a poursuivi mardi ses opérations commencées la veille à l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza.

Elle a déclaré avoir tué « plus de 50 terroristes » et arrêté environ « 180 suspects ».

Des combats accompagnés de bombardements aériens ont eu lieu autour et dans le complexe, que l’armée avait pris d’assaut le 15 novembre avant de se retirer.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état mardi de « dizaines » de morts et de blessés autour de l’hôpital et dans les quartiers voisins.

Depuis le début de la guerre, les hôpitaux de Gaza ont souvent été pris pour cible par l’armée, qui accuse le Hamas d’utiliser des civils comme boucliers humains.

Après des mois d’efforts infructueux des trois pays médiateurs, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, pour parvenir à une trêve, le chef des services de renseignement israéliens David Barnea s’est rendu lundi à Doha pour rencontrer, selon une Source proche des négociations, le Premier ministre qatari. Le ministre Mohammed bin Abdelrahman Al-Thani et des responsables égyptiens.

“Un optimisme prudent”

M. Barnea a quitté Doha mardi mais des « équipes techniques » continuent de discuter d’un éventuel accord sur un cessez-le-feu et la libération des otages, selon le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, qui s’est dit « prudemment optimiste ». ».

Parallèlement, Antony Blinken est attendu mercredi en Égypte puis se rendra en Arabie Saoudite, dans le cadre des efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à y accroître l’aide humanitaire.

Dans un entretien téléphonique avec le président américain Joe Biden, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réaffirmé lundi qu’il était déterminé à “atteindre tous les objectifs de la guerre”, y compris “l’élimination du Hamas”.

Malgré la pression internationale, Israël se prépare à une opération terrestre à Rafah, où se trouvent, selon l’ONU, près d’un million et demi de Palestiniens.

Joe Biden, qui s’est dit « profondément préoccupé », a demandé l’envoi d’une délégation israélienne à Washington pour discuter « des moyens de cibler le Hamas sans mener une vaste offensive terrestre à Rafah ».

Israël impose un siège total à la bande de Gaza depuis le début de la guerre et contrôle l’entrée de l’aide humanitaire qui arrive principalement d’Egypte via Rafah, mais reste très insuffisante face aux immenses besoins de la population.

Face à l’urgence humanitaire, plusieurs pays organisent des parachutages et ont ouvert un couloir maritime depuis Chypre, mais tous soulignent que ces routes d’approvisionnement ne peuvent remplacer les routes terrestres.

Les autorités chypriotes ont annoncé mardi qu’un deuxième bateau chargé d’aide humanitaire quitterait Chypre “dans les prochains jours”, après l’arrivée le 15 mars à Gaza d’un premier bateau de l’ONG espagnole Open Arms, chargé de 200 tonnes de nourriture fournies par l’ONG américaine World Central Kitchen.

Cette ONG a annoncé mardi que la cargaison avait été acheminée vers le nord de Gaza, où elle a commencé à être distribuée par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies.

 
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