Le président argentin a vu son salaire augmenter de 48% le mois dernier. Accusant le ministre du Travail Omar Yasín, il a annoncé qu’il le « licencierait » lors d’une interview diffusée en direct à la télévision.
Une augmentation qui n’arrive pas. Alors que l’inflation atteint des niveaux records en Argentine et que la pauvreté continue de gagner du terrain, le président ultralibéral Javier Mileil a augmenté son salaire… de 48 % en février. Une décision qui a provoqué la colère de l’opposition de gauche et qui a entraîné le départ du ministre du Travail, Omar Yasín, présenté comme le « superviseur » de cette augmentation salariale.
Ce lundi 11 mars, sur le plateau de la chaîne LN+, Javier Milei a lui-même annoncé avoir « viré » son ministre du Travail. “Il est informé au moment où nous parlons”, a-t-il déclaré dans une interview en direct, rapporte le Buenos Aires Herald.
Milei dit que son augmentation était “une erreur”
Le décret qui a permis l’augmentation du salaire du président « est une erreur qui n’aurait pas dû se produire », a soutenu Javier Milei, qui a indiqué avoir signé un document annulant cette augmentation.
En février, des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes dans différentes villes d’Argentine pour alerter sur l’urgence alimentaire. Une étude publiée mi-février par l’Observatoire de la dette sociale de l’Université catholique d’Argentine (UCA) indique que 57% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chiffre le plus élevé depuis la mise en place de cette mesure privée, il y a 22 ans.
Javier Milei a été élu sur un programme promettant une réduction drastique des dépenses publiques et des coupes budgétaires significatives. En particulier, 50 000 emplois publics ont été supprimés et 27 000 bénéficiaires « irréguliers » retirés de l’aide sociale. Si cette politique séduit le FMI, soixante-huit scientifiques lauréats du prix Nobel ont exhorté début mars le président argentin à restaurer les fonds alloués à la science et à la technologie.
