survivant de l’avalanche au Mont-Dore, dit-il

survivant de l’avalanche au Mont-Dore, dit-il
survivant de l’avalanche au Mont-Dore, dit-il

Avec son cousin Éric Rieutort, le Cantalien Gaëtan Rieutort avait engagé David Vigouroux, guide de haute montagne cantalien, pour préparer une expédition au Mont-Blanc. Leur première sortie avec des crampons leur a été fatale, après une avalanche dans le Val d’Enfer, dans le Puy-de-Dôme, dimanche 25 février.

Deux jours après l’avalanche du Val d’Enfer, Gaëtan Rieutort a bénéficié d’un soutien psychologique. Ce pompier de Pierrefort (Cantal), également footballeur dans l’équipe locale, a survécu grâce à sa présence d’esprit, parvenant à dégager un bras, sa tête et sa pelle à neige dure là où il avait été enterré, dimanche 25 février. compagnons, son cousin Éric Rieutort, 48 ans, ambulancier au Samu de Clermont et le guide David Vigouroux, 50 ans, figure des montagnes du Cantal, sont décédés, ainsi que deux alpinistes de l’Allier, Adrian Magnet, 28 ans. ans et Loïc Gérard, 28 ans.

Avalanche meurtrière au Mont-Dore : toutes les victimes ont été identifiées

C’est par l’intermédiaire d’un collègue de travail que Gaëtan Rieutort a contacté le guide David Vigouroux. « Mon cousin voulait faire une expédition au Mont Blanc et j’ai dit oui », témoigne-t-il. « C’était un grand sportif, il jouait au football, courait, il « a longtemps été pompier ». Dimanche 25 février, ils se retrouveront au Mont-Dore pour une initiation, une première aux crampons. La météo s’est durcie, sans les inquiéter : sans neige », nous a dit David Vigouroux qu’il pouvait faire quelque chose pour nous. Il a commencé à neiger 48 heures avant, c’était encore mieux… » Le guide cantalien les équipe : crampons, deux piolets, pelle, sonde, détecteur de victimes d’avalanche et casque.

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La matinée commence par des exercices en bas de la station, avant de repartir en crampons, sans skis : « Il avait repéré un petit mur de glace, nous avons pu faire plusieurs passages. Ensuite, nous avons longé la crête jusqu’au Puy Redon. Tout se passe bien, à aucun moment les conditions difficiles ne sont évoquées, ni par David Vigouroux, ni par les deux clients :

Il ne nous en parle pas et pour nous, il n’y a pas de problème. A aucun moment je ne me dis : “Ce qu’il nous fait faire est trop dur pour nous”

Aucune hésitation sur les conditions météo

A cette époque, les six membres du Club Alpin de Vichy étaient sur un autre parcours, « on les voyait parfois, on avançait. Nous nous sommes rencontrés à environ 200-300 mètres du sommet. Nous nous sommes croisés un peu, quatre nous ont dépassés, mais deux étaient plus en difficulté et sont restés derrière. Ils ont donné l’alerte, après être arrivés un peu tard à l’avalanche.

Le témoignage de Gaëtan Rieutort, recoupé avec des guides auvergnats connaisseurs du massif, permet de mettre en avant deux itinéraires – une enquête du PGHM du Mont-Dore est en cours. D’un côté, le groupe de David Vigouroux serait parti vers la crête de Redon, qui sépare le Val d’Enfer et le Val de Courre, sur un parcours qui, pour les guides contactés, est adapté au niveau des clients et à leur envie de Mont Blanc. . En revanche, les membres de la Verticale de Vichy auraient remonté le Val d’Enfer, rejoignant le groupe du Cantal sous le Redon. C’est de là, à gauche du puy, que la coulée est partie, emportant sept personnes en contrebas, dans le Val d’Enfer.

A proximité du sommet, au niveau de la dernière difficulté, les sept grimpeurs ralentissent. « Il y avait un vent terrible, des rafales, on ne voyait pas à deux mètres, je ne voyais pas la corde au-dessus de moi. Quand j’ai dévissé, j’ai cru que c’était mon cousin et le guide qui avait glissé, devant moi, qui tombaient sur moi. Puis, quand j’étais dans le tambour, j’ai compris que c’était une avalanche. “

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La situation est gelée. « Je ne pouvais plus bouger, j’ai commencé à paniquer. Puis je me suis forcé à penser à des choses positives, à me calmer. Il m’a fallu deux à trois minutes pour libérer mon bras droit. J’ai creusé, j’ai sorti la pelle, j’ai encore creusé. J’étais presque sorti lorsque les pisteurs sont arrivés, mais mon pied était coincé dans les cordes de David Vigouroux.Un autre grimpeur, originaire de Vichy, a réussi à sortir la tête : « On a un peu communiqué, on s’est dit où on était. » Une fois libre, il pense à ses compagnons de corde. Désespéré.

Quand je suis ressorti, je savais que c’était fini pour mon cousin et le guide. Avec les gars du PGHM, on a pelleté pour faire sortir tout le monde, mais quand ils ont trouvé une femme encore en vie, je les ai rejoint pour les aider.

Cette femme sera qualifiée de « miraculeuse » par le préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin.

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Quasiment indemne, il reste au sommet, à la recherche des deux disparus (les deux alpinistes restés sur place et qui ont donné l’alerte). Ensuite, il est ramené à la gare, puis revient à Pierrefort après un rapide passage à l’hôpital. Deux jours plus tard, « le suivi psychologique est en place. Pour le moment, ça va. Il faut se décider, c’est arrivé, c’est comme ça. C’est arrivé à d’autres et cela arrivera encore. Je ne cherche pas à être blâmé.

Pierre Chambaud

 
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