[Mise à jour] Article initialement publié à 15h47, mis à jour à 17h31 avec réaction russe.
Pendant plusieurs jours, l’organisation des Nations unies s’est occupée de convaincre Moscou et Kiev de prolonger l’accord sur l’exportation de céréales de l’Ukraine, cruciale pour tempérer la crise alimentaire dans le monde. Les négociations ont porté leurs fruits. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce samedi la prolongation de cet accord international lors d’une allocution télévisée, sans toutefois en préciser la durée. La Turquie joue un rôle clé dans cet accord parce qu’elle est là où se trouve le centre conjoint de coordination, qui organise le contrôle des navires.
” Suite aux discussions avec les deux parties (Ukraine et Russie, ndlr), nous avons assuré la prolongation de l’accord qui devait prendre fin le 19 mars “, a déclaré le chef de l’Etat turc. ” Cet accord est d’une importance vitale pour l’approvisionnement alimentaire mondial. Je remercie la Russie et l’Ukraine, qui n’ont ménagé aucun effort pour reconduire l’accord, et le Secrétaire général des Nations Unies “, il ajouta.
Kyiv réclame 120 jours, mais Moscou 60
Le ministre ukrainien des Infrastructures a rapidement remercié l’ONU et la Turquie pour la prolongation de l’accord international, mentionnant qu’il était de 120 jours. ” La Black Sea Grain Initiative est prolongée de 120 jours. Nous remercions le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le président Recep Tayyip Erdogan et (le ministre turc de la Défense) Hulusi Akar et tous nos partenaires pour avoir confirmé cet accord. », a écrit Oleksandr Kubrakov sur Twitter.
Mais quelques heures plus tard, la Russie a annoncé qu’elle acceptait la prolongation de l’accord pour seulement 60 jours. Selon ses termes, l’accord devait être ” prorogé de plein droit pour la même durée (de 120 jours, ndlr) sauf si l’une des parties notifie à l’autre son intention d’y mettre fin ou de le modifier “. Il a été effectivement prolongé de 120 jours en novembre, jusqu’au samedi 18 mars à 23h59 heure d’Istanbul (20h59 GMT).
---Mais le 13 mars, la Russie, mécontente de l’application d’un deuxième accord pour faciliter ses propres exportations d’engrais, avait indiqué qu’elle n’acceptait qu’une prolongation de 60 jours. Théoriquement, ces produits essentiels pour l’agriculture mondiale ne tombent pas sous le coup des sanctions imposées par les pays occidentaux depuis le début de la guerre, mais ils sont de facto bloqués.
25 millions de tonnes de maïs, blé et autres céréales exportées
Depuis, l’ONU a tout fait pour sauver ce mécanisme qui a contribué à calmer la flambée des prix depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. La Turquie avait indiqué vendredi qu’elle espérait toujours une prolongation de 120 jours.
L’Initiative céréalière de la mer Noire signée en juillet 2022 par l’Ukraine, la Russie et la Turquie, avec l’aide de l’ONU, a atténué la crise alimentaire mondiale causée par la guerre en Ukraine en permettant l’exportation de près de 25 millions de tonnes de maïs, de blé et d’autres céréales.
(Avec AFP)
