La mammographie 2D, la tomosynthèse et la mammographie de contraste sont aujourd’hui utilisées pour le dépistage du cancer du sein. Une étude publiée dans l’American Journal of Roentgenology compare la dosimétrie générée par les trois techniques de mammographie. Il s’avère que la mammographie de contraste génère peu de rayonnement supplémentaire par rapport à la mammographie 2D classique.
Lors d’un examen de dépistage du cancer du sein, chaque image acquise nécessite une quantité associée de rayonnement à faible dose pour être formée. La dose de rayonnement provenant de la mammographie est généralement quantifiée par la dose glandulaire moyenne (MGD), qui est estimée en multipliant le kerma de l’air cutané d’entrée par des facteurs d’échelle qui dépendent de la technique utilisée.
Mammographie 2D, tomosynthèse et mammographie de contraste
Il est reconnu que le MGD de la mammographie de dépistage conventionnelle est très faible. Les deux principales approches de la mammographie de dépistage moderne sont la mammographie numérique plein champ (FFDM), qui produit des images de projection 2D, et la tomosynthèse mammaire numérique (DBT), qui produit des images transversales reconstruites à partir de scans volumétriques. Certains centres d’imagerie mammaire utilisent des images de projection 2D synthétiques générées à partir des acquisitions DBT pour remplacer le FFDM et ainsi réduire le MGD.
Le dépistage par FFDM et DBT est bien établi, mais la sensibilité et la spécificité de ces modalités de détection du cancer du sein peuvent être limitées dans certaines populations, notamment chez les femmes présentant un tissu mammaire dense. Une mammographie avec injection de contraste (CEM) peut alors être réalisée en raison de sa sensibilité et de sa spécificité accrues par rapport aux deux autres techniques. La CEM repose sur l’administration d’un produit de contraste iodé, suivie de l’acquisition de deux images séquentielles, à basse et haute énergie, craniocaudale (CC) et médiolatérale oblique (MLO).
Une étude compare la dosimétrie générée par les trois techniques de mammographie
Le CEM a démontré sa capacité à détecter les cancers invisibles au FFDM et au DBT, notamment chez les patientes aux seins denses. Ainsi, lorsqu’il est utilisé dans un contexte de dépistage, le CEM peut potentiellement détecter des cancers plus précoces et réduire les résultats faussement positifs. Mais quel est son impact réel sur le MGD ? Une étude publiée dans l’American Journal of Roentgenology (AJR) vise à comparer le MGD entre FFDM, DBT, un protocole combiné utilisant à la fois FFDM et DBT, ainsi que CEM, chez des patientes. subir un dépistage du cancer du sein.
-“Il existe de petites différences entre ces technologies et le MGD est inférieur pour le CEM que pour la combinaison FFDM-DBT”, explique le premier auteur, le professeur Jeremiah W. Sanders, du département de radiologie, division de physique médicale, à la clinique Mayo de Phoenix (Arizona, États-Unis). Ce travail inclut 389 femmes (âge médian, 57,4 ans) à haut risque de cancer du sein qui, en tant que participantes à un précédent essai clinique prospectif, ont été dépistées pour le cancer du sein par FFDM- Combined DBT et CEM entre février 2019 et avril 2021. Au total , 764 seins (383 à gauche, 381 à droite) ont été évalués.
La mammographie de contraste génère peu de rayonnement supplémentaire
Ce travail a en fait montré que le MGD médian par sein était de 4,07 milligray (mGy) pour le FFDM seul, de 4,97 mGy pour le DBT seul, de 9,38 mGy pour la combinaison FFDM-DBT et de 5,87 mGy pour l’EMC. Les valeurs de dose efficace correspondantes étaient respectivement de 0,49 mSv, 0,60 mSv, 1,13 mSv et 0,70 mSv. « Cette étude comparative éclaire les discussions sur le rôle du CEM dans le dépistage du cancer du sein chez les femmes à haut risque ou ayant des seins denses », concluent les auteurs de cet article.
Paul Royan
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