L’ESSENTIEL
- Les médicaments contre la maladie de Parkinson provoquent des comportements addictifs.
- Pulsions sexuelles, violence ou addiction aux jeux en ligne : de nombreux patients signalent des effets secondaires graves.
- Deux patients français ont décidé d’attaquer en justice le laboratoire GSK, fabricant du traitement.
Leur traitement a bouleversé leur vie. Deux patients français atteints de la maladie de Parkinson portent plainte contre le laboratoire GSK. Tous deux prenaient Requip pour soulager les symptômes de leur maladie. La drogue, de la famille des agonistes dopaminergiques, a déclenché de graves addictions aux jeux ou au sexe, comme l’a rapporté l’unité d’investigation de RadioFrance.
Maladie de Parkinson : comportements addictifs liés au médicament Requip
“Cette période de jeu compulsif s’est produite pendant la période Covid et du coup, il n’y avait plus de compétitions sportives mises en ligne, dit à Stéphane Grange de RadioFrance. Tous les championnats de football ont été suspendus, à l’exception du championnat biélorusse. A 5 heures du matin, dans ma cuisine, je pariais sur les matchs biélorusses. C’est le genre de situation absurde dans laquelle nous nous trouvons lorsque nous sommes sous l’influence d’une telle contrainte. Ce quinquagénaire n’avait jamais joué avant de suivre le traitement : en à peine deux ans, il a dépensé plus de 40 000 euros en paris en ligne. Il souffrait également de pulsions sexuelles. “J’ai demandé à mon partenaire de faire l’amour tous les jours, confie-t-il. Elle l’a mal pris, moi aussi parce qu’elle m’a repoussé, et elle avait raison. Quelques temps plus tard, il ose parler de ces symptômes à son neurologue. “Elle fait le lien direct entre Requip, ses médicaments, et ces troubles du contrôle des impulsions, souligne RadioFrance. Il diminue les doses progressivement pour limiter le syndrome de sevrage et l’anxiété pouvant survenir à l’arrêt du traitement, car celui-ci ne doit pas être arrêté brutalement et sans surveillance médicale. Petit à petit, ses obsessions disparaissent.» Car les instructions de traitement mentionnent ces symptômes. Il indique que «des cas d’addiction au jeu, d’achat compulsif et d’hypersexualité ont été rapportés sous traitement dopaminergique, notamment lorsqu’il est utilisé à fortes doses. mais sans préciser la fréquence.
Une étude médicale confirme les effets secondaires de ce traitement contre la maladie de Parkinson
Or, selon les nombreux témoignages recueillis par RadioFrance, ces symptômes semblent courants. Cela fait écho à une étude publiée en 2018, dans Neurologie. Jean-Christophe Corvol, professeur de neurologie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et son équipe ont présenté les résultats d’une vaste étude sur ce médicament. Selon leurs résultats, un patient sur deux développe des troubles du contrôle des impulsions dans les cinq ans suivant le début d’un traitement par agonistes dopaminergiques. « Je ne suis pas à la place des laboratoires mais on pourrait au moins rapporter les chiffres de certaines études pour bien informer la population »indique le professeur Corvol à la radio publique.
-Parkinson et effets secondaires : actions en justice contre le laboratoire GSK
En février 2024, Stéphane Grange lance une procédure judiciaire contre le laboratoire GSK. Le procès devrait avoir lieu en novembre prochain. Au même moment, un autre patient décide d’attaquer le laboratoire en raison des effets secondaires de ce traitement. Tous deux espèrent que la justice reconnaîtra la responsabilité du laboratoire.
Santé
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