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en augmentation mais pas assez en psychiatrie

Depuis la publication des résultats de la dernière évaluation en février dernier, quel est l’état de la qualité et de la sécurité des soins au sein des établissements ? La Haute autorité de santé (HAS) a publié mercredi 18 décembre les résultats de ses indicateurs de qualité collectés au cours de l’année écoulée sur Qualiscope*. Dans un contexte de difficultés d’accès aux soins, c’est en effet « Il est d’autant plus important que les professionnels fassent le point sur leurs pratiques, leurs difficultés mais aussi leurs réussites. », argumente le professeur Lionel Collet, président de la HAS, en introduction à la présentation des chiffres. Si ceux-ci mettent en évidence une amélioration globale et constante des indicateurs, des progrès sont encore attendus sur certains d’entre eux. Soit une conclusion dans la même lignée que celle de l’année 2023, où elle signalait des points de vigilance.

La satisfaction des patients toujours en hausse

Cette année, comme chaque année depuis la mise en œuvre de l’évaluation en 2016, le niveau de satisfaction des patients continue d’augmenter dans trois des secteurs ciblés : 79,5 sur 100 en chirurgie ambulatoire (+0,6 point par rapport à 2023)76,7 sur 100 en soins médicaux et réadaptation (RMS, +1 point)et 74,8 sur 100 en médecine-chirurgie-obstétrique (MCO) sur 48 heures (+0,5 point). Dans le détail, la HAS souligne les très bons scores en MCO pour les soins médicaux et paramédicaux ou encore l’accueil, où la satisfaction dépasse la note de 70. En revanche, les résultats sur l’organisation de la sortie (65) et les chambres et repas (68,4 ) se démarquent encore et peuvent encore être améliorés.

Chirurgie ambulatoire très cotée et HAD en cours

En chirurgie ambulatoire, les indicateurs relatifs à l’hospitalisation (soins médicaux, accueil) et à sa préparation présentent de très bons scores ; mais c’est moins le cas pour la période postopératoire. Notamment pour tout ce qui touche à la gestion de la douleur, qui reste cause de réhospitalisations précoces et d’anxiété lorsqu’elle est mal gérée. ” Son anticipation par la prescription d’antalgiques avant l’admission représente un enjeu majeur en chirurgie ambulatoire.. » Moins de 4 patients sur 10 avaient reçu une prescription d’analgésiques avant leur admission. Enfin, les établissements ne parviennent toujours pas à rédiger la lettre de liaison à la sortie de l’hospitalisation : si son indicateur gagne 7 points par rapport à l’année précédente, il est correctement réalisé pour moins de 7 patients sur 10.

Enfin, du côté des hospitalisations à domicile (HAD), la tenue du dossier des patients et la coordination des soins s’améliorent toutes deux : à respectivement 89 % (+3,5 points par rapport à 2021) et 78 % (+8 % par rapport à 2021).

Mesurer 21 indicateurs
En 2024, la HAS a mesuré 21 indicateurs, dans les secteurs d’activité habituels : médecine-chirurgie-obstétrique (MCO), dont la chirurgie ambulatoire, les soins médicaux et de réadaptation (SMR), l’hospitalisation à domicile (HAD) et la psychiatrie. Comme chaque année, elle s’est appuyée sur les données des questionnaires, des patients et des établissements, des dossiers patients et du programme de médicalisation des systèmes d’information (PMSI, qui collecte les données de toutes les hospitalisations ayant lieu sur le territoire français afin de calculer le financement des établissements et de déterminer le organisation des soins). Ainsi, 1,35 million de patients ont répondu, dont 760 000 ont été traités en chirurgie ambulatoire, 530 000 en MCO de plus de 48 heures et 49 000 en SMR.

L’espérance de vie d’un patient souffrant d’une maladie psychiatrique grave est inférieure de 20 % à celle observée dans la population générale.

En psychiatrie, les indicateurs sont encore insuffisants

Reste la psychiatrie, comme les années précédentes, dont les différents indicateurs doivent encore être améliorés. ” L’espérance de vie d’un patient souffrant d’une maladie psychiatrique grave est inférieure de 20 % à celle observée dans la population générale. », souligne la HAS. La première cause de surmortalité identifiée est le suicide, mais les accidents et les causes médicales sont également surreprésentés : les maladies cardiovasculaires et respiratoires se distinguent par un taux de morbidité compris entre 30 et 60 %. La HAS constate cependant que les indicateurs qu’elle a conçus pour évaluer la qualité des soins psychiatriques tendent à s’améliorer :

  • Le bilan cardiovasculaire et métabolique chez les patients adultes a augmenté de 9 points par rapport à 2021, et est réalisé chez 69% des patients.
  • Le bilan gastro-intestinal est réalisé chez 46% des patients, soit +17,5 points.
  • Et l’identification et la proposition d’aide pour arrêter les addictions sont « effectifs » chez 65 % des patients (soit +10,6 points).

La consommation de gel hydroalcoolique toujours en baisse

L’HAS s’est enfin penchée sur les mesures de protection et d’hygiène mises en place par les soignants. Et sur la prévention des infections nosocomiales, elle constate une baisse du recours aux solutions hydroalcooliques, pour la deuxième année consécutive : leur consommation s’élève à 79%, soit -3 points par rapport à l’année précédente, où elle affichait déjà une baisse de 11 points. Lors de la présentation de cet indicateur de qualité en 2023, l’Agence mettait en avant l’assouplissement des mesures barrières mises en place lors de la pandémie de Covid pour expliquer cette baisse. ” Le pourcentage d’établissements atteignant un niveau satisfaisant (100% de leur objectif de consommation personnalisé) passe de 33% en 2023 à 28% en 2024. La baisse de cet indicateur depuis 2021 s’explique certainement par l’assouplissement des mesures résultant de la crise sanitaire. », constate-t-elle aujourd’hui.

Des progrès attendus sur la vaccination des professionnels de santé

Quant au vaccination anti-grippe pour les soignantsindicateur intégré en 2022 dans le cadre de la stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de la résistance aux antibiotiques, les résultats sont encore moins bons : seuls 19% des établissements ont atteint ou dépassé un niveau intermédiaire (fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé à 75% des professionnels de santé). Il faut donc promouvoir plus fortement la vaccination, notamment par des actions d’amélioration organisationnelle, encourage la HAS. Et de rappeler, à toutes fins utiles, ses propres recommandations sur les obligations vaccinales des professionnels. De nouveaux indicateurs de qualité perçue par le patient seront mesurés en 2025 : l’expérience des patients hospitalisés à temps plein en psychiatrie adulte et l’expérience des patients, hospitalisés en MCO, sur l’hygiène des mains. D’autres indicateurs sont également développés : l’expérience des femmes en maternité et l’expérience des patientes aux urgences. », annonce enfin la HAS en conclusion.

Le point sur la certification des établissements
En matière de certification des établissements, le bilan est également globalement positif, avec 70 % des établissements publics et privés évalués dans le cadre de la démarche.
– 87% des établissements affichent de bons ou très bons résultats.
– 23% obtiennent la note « Haute qualité de soins ». Les centres hospitaliers universitaires et les centres de lutte contre le cancer sont les plus nombreux à l’obtenir.
– 13 % ne répondent pas aux exigences de qualité de soins définies par le cadre.
– et 9% sont certifiés sous conditions (c’est-à-dire démontrer une amélioration rapide en 6 à 12 mois).
– Les 4% d’établissements non certifiés feront l’objet d’une visite entre 12 et 24 mois. « La HAS alerte l’ARS de la décision de ne pas certifier ces établissements afin qu’ils puissent proposer des solutions d’accompagnement. » De nombreux établissements situés en Outre-mer (à l’exception de la Réunion) et en Normandie affichent des résultats insuffisants, prévient-elle également.

Accédez aux résultats de l’évaluation sur la qualité et la sécurité des soins

*Qualiscope est le service en ligne qui permet à chacun de s’informer sur la qualité et la sécurité des soins dans tous les établissements de santé, publics et privés.

 
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