Écrivez-le 23 décembre 2024.
L’actualité est toujours dominée par infections respiratoires. Certainement, les conséquences de la pandémie et les mesures d’hygiène qu’il a imposées sont loin d’être terminés. Cette saison présente des particularités concernant la succession des épidémies de RSV et de grippe. Au cours des années précédentes, l’épidémie de VRS a souvent précédé celle de la grippe A, qui à son tour a souvent précédé celle de la grippe B. Cette année, la situation est différente, comme le montrent les courbes du réseau PARI, où les enfants présentant des syndromes grippaux ou des bronchiolites sont échantillonnés quasi systématiquement avec des tests antigéniques multiplex. La figure 1 est au centre de l’attention cette année. La figure 2 compare cette année aux années précédentes.
– Bronchiolite : L’épidémie de bronchiolite est plus tard et beaucoup moins intense que les années précédentes. Il semble déjà commencer à diminuer, une tendance qui devrait s’accentuer avec les fêtes de fin d’année. La moindre intensité de cette épidémie de RSV s’explique probablement par un accès plus large au Nirsevimab cette année (au moins le double à cette époque).
– Grippe A et B : Contrairement aux années précédentes, les épidémies de grippe A et B se sont produites plus tôt et ont largement chevauché l’épidémie de RSV. Le nombre de tests positifs pour la grippe A et B dépasse de loin celui des cas de VRS. Une baisse rapide du nombre de cas est attendue pour les fêtes de fin d’année, mais l’intensité du rebond par la suite reste imprévisible.
Il est urgent de protéger les enfants de moins d’un an non encore vaccinés et ceux dont les mères n’ont pas reçu Abrysvo® avec Nirsevimab, ainsi que de vacciner vos patients contre la grippe.
Neuf mois après sa recommandation par la HAS, le vaccin contre le zona avec adjuvant Shingrix® est (Enfin) remboursé. Toutefois, la disponibilité en pharmacie n’est pas encore garantie partout, cela devrait être corrigé dans les semaines à venir. Les populations cibles comprennent sujets âgés de 65 ans et plus ainsi que le adultes immunodéprimés présentant un risque de zona grave. Le calendrier vaccinal prévoit deux doses, administrées à au moins deux mois d’intervalle et si possible avant le début du traitement immunosuppresseur (dans ce dernier cas, les 2 doses peuvent être administrées avec un délai d’un mois).
La HAS a publié recommandations concernant le vaccin Qdenga® (Takeda) contre la dengue. Il est destiné aux territoires français d’Amérique (Antilles et Guyane), ainsi qu’à Mayotte et La Réunion. Le régime comprend deux doses administrées à trois mois d’intervalle. Ces recommandations (trop) complexes prennent également en compte les antécédents de dengue de l’enfant.
Le calendrier vaccinal mis à jour le 19 décembre 2024 est disponible en cliquant sur ce lien. Il regroupe toutes les recommandations vaccinales de l’année : ACYW 6m, 12m, adolescence, Shingrix® à 65 ans, vaccins RSV à 75 ans et à partir de 65 ans en cas de comorbidités (sans remboursement encore acquis, etc. )
Les vaccinateurs étaient ravis de la prolongation devaccination obligatoire des nourrissons contre tous les méningocoques et non limitée au sérogroupe C devenu quasiment inexistant. Tout le monde a compris que cela s’appliquerait à les enfants nés du 1est janvier 2025… eh bien non… si l’on en croit le document publié par la DGS, cela s’appliquerait à tous les enfants nés à partir de juillet 2023, à partir de 1est Janvier pour revenir dans la communauté… ce qui représente un certain nombre d’enfants à rattraper et surtout les futurs conflits entre parents, directeurs de crèche, nounous et médecins. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
En réponse à vos questions.
J’ai prescrit Vaxelis®+Prevenar13® à un enfant de 2 mois. Par erreur, la pharmacie a donné du Vaxneuvance® (VPC 15 valent) à la place de l’hexavalent. Je ne m’en suis pas rendu compte et j’ai injecté les 2 vaccins antipneumococciques. Quels sont les risques et que faire ?
Ce mésusage doit être signalé à la pharmacovigilance. C’est en énumérant ce type de cas que l’on peut montrer que le risque encouru est probablement très faible hormis une augmentation de la réactogénicité, notamment locale. Pour le reste : faites le Vaxelis® défait, pour protéger au plus vite cet enfant contre la coqueluche, puis poursuivez le schéma vaccinal habituel.
Est-il utile de donner Beyfortus® à un nourrisson qui a actuellement ou a déjà eu une bronchiolite à VRS ?
En principe non !!! Ce serait inutilele risque d’hospitalisation pour une 2ème infection à RSV au cours de la même saison étant extrêmement faible. C’est pourquoi les recommandations précisent que le nirsevimab n’est pas recommandé après une infection avérée par le VRS. Quelques exceptions cependant : les nourrissons atteints de bronchiolite très précoce en période néonatale, conduisant souvent à une hospitalisation en réanimation, restent par la suite très fragiles avec un risque de réhospitalisation ; patients fragiles qui avaient une indication pour Synagis®. Enfin, une situation qui n’est pas rare et difficile à trancher est l’antécédent de bronchiolite à RSV non documentée.
InfoVac vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année et meilleurs vœux
Robert Cohen, Odile Launay, Catherine Weil-Olivier, Marie-Aliette Dommergues, Pierre Bégué, Pierre Bakhache, Véronique Dufour, Joël Gaudelus, Isabelle Hau, Cécile Janssen, Maeva Lefebvre, Didier Pinquier, Anne-Sophie Romain, Georges Thiebault, Franck Thollot , François Vie le Sage, Hervé Haas.
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