Cette maladie avait « quasiment disparu », selon l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) qui alerte sur sa résurgence en France depuis la pandémie de Covid-19.
Il s’agit d’une nouvelle conséquence de la pandémie de Covid-19. Depuis 2020, le nombre de cas d’une maladie oubliée a augmenté : le scorbut. Il s’agit d’une carence sévère en vitamine C, une vitamine essentielle qui doit être apportée par l’alimentation. Cette maladie avait pourtant « pratiquement disparu à la fin du XXe siècle dans les pays à revenus élevés, notamment en Europe », notent l’Inserm, l’hôpital Robert-Debré (AP-HP), l’université Paris Cité et le service de pédiatrie de l’hôpital de Cayenne et de Guyane dans un communiqué commun diffusé mercredi 18 décembre. Ils ont étudié l’évolution du nombre de cas avant et après la pandémie (entre 2015 et 2020 puis entre 2020 et 2023) chez les patients de moins de 18 ans.
Au total, 888 patients atteints du scorbut, âgés en moyenne de 11 ans, ont été hospitalisés au cours des 9 années de l’étude. Mais les auteurs de l’étude notent que le nombre de cas a augmenté de 34 % après le début de la pandémie en 2020. Les enfants âgés de 5 à 10 ans ont été particulièrement touchés, puisque le nombre de cas dans cette tranche d’âge a augmenté de 200 % depuis le début de la pandémie. pandémie, selon le rapport d’étude publié dans la revue The Lancet début décembre.
Le scorbut est une maladie qui peut être grave : elle peut provoquer « des douleurs osseuses intenses, une faiblesse musculaire invalidante, des hémorragies et une dégradation de l’état général », énumèrent les auteurs du communiqué. Sans traitement – qui consiste simplement à apporter de la vitamine C – le scorbut peut même entraîner la mort.
Mais comment expliquer ce « retour inquiétant » du scorbut depuis la pandémie de Covid-19 ? Selon les auteurs de l’étude, ce phénomène pourrait être une conséquence de « l’augmentation de la précarité socio-économique depuis 2020 ». Le scorbut est généralement causé par la malnutrition.
Les auteurs de l’étude n’ont pas fait cette hypothèse par hasard : ils ont en effet analysé l’évolution du nombre de cas de scorbut en corrélation avec « des facteurs socio-économiques comme l’indice des prix à la consommation ». Ils ont constaté que le nombre de cas de malnutrition sévère a également augmenté de 20 % depuis le début de la pandémie. Selon eux, « l’augmentation de l’incidence du scorbut était corrélée à la hausse de l’indice des prix à la consommation ».
La France n’est pas le seul pays touché par la résurgence du scorbut. Depuis plusieurs années, quelques pays font le même constat. Par exemple, le nombre de cas de scorbut a triplé aux États-Unis entre 2016 et 2020.
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