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La HAS définit la stratégie vaccinale avec le vaccin QDENGA

CV

La Haute Autorité de Santé (HAS) a défini la stratégie vaccinale contre la dengue avec le vaccin vivant atténué QDENGA.

Elle recommande de vacciner les populations suivantes résidant aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion :

  • les enfants âgés de 6 à 16 ans ayant des antécédents de dengue ;
  • les adultes âgés de 17 à 60 ans présentant des comorbidités, avec ou sans antécédents d’infection, compte tenu du risque d’aggravation de ces comorbidités par la dengue.

Le schéma vaccinal recommandé comprend deux doses de vaccin QDENGA espacées de 3 mois. Cette vaccination doit être réalisée entre deux épidémies et au moins 6 mois après une infection par la dengue.

Le vaccin QDENGA n’est plus commercialisé en au 19 décembre 2024.

Ssoutenue par la Direction générale de la santé (DGS), la Haute autorité de santé (HAS) a rendu ses recommandations pour la vaccination contre la dengue avec le vaccin QDENGA [1, 2, 3].

Population ciblée par la vaccination contre la dengue

Elle recommande la vaccination contre la dengue aux Antilles, en Guyane, à Mayotte et à la Réunion chez les populations suivantes résidant dans ces territoires (cf. A table) :

  • enfants et adolescents de 6 à 16 ansy compris chez les patients drépanocytaires ou présentant d’autres comorbidités, et avoir un antécédents d’infection par la dengue. Ces antécédents doivent être documentés biologiquement (RT-PCR, antigénémie NS1, sérologie IgM/IgG) ou cliniquement (infection diagnostiquée dans le cadre d’une épidémie de dengue et enregistrée dans le carnet de santé). En l’absence de preuve documentée d’une infection antérieure par la dengue, un test sérologique ELISA ou EIA réalisé en laboratoire peut être réalisé au préalable pour déterminer le statut sérologique de l’enfant/adolescent. Toutefois, la réalisation d’un dépistage pré-vaccinal systématique n’est pas recommandée ;
  • les personnes âgées de 17 à 60 ans présentant des comorbidités (drépanocytose, hypertension artérielle compliquée, diabète, obésité, insuffisance rénale, affections cardiopulmonaires chroniques, autres hémoglobinopathies, thrombocytopathies), avec ou sans antécédents de dengue. La vaccination dans cette population se justifie par le risque élevé de formes sévères de dengue, y compris en cas de dengue primaire en raison du risque de décompensation de ces comorbidités.

La vaccination des enfants drépanocytaires âgés de 6 à 16 ans sans antécédent de dengue peut être envisagée au cas par cas.

Pour définir ses recommandations, la HAS a pris en compte :

  • les indicateurs épidémiologiques de la dengue sur les 10 dernières années dans les départements et régions d’outre-mer (DROM) ainsi que la charge de la dengue dans différents groupes de population lors des dernières épidémies dans ces territoires. Les données montrent une majorité de décès chez des sujets présentant des comorbidités ;
  • les données relatives au vaccin QDENGA en termes d’efficacité, d’immunogénicité, de sécurité et de tolérabilité (issues d’essais cliniques et d’utilisation réelle) ;
  • la pertinence des résultats des tests sérologiques réalisés en laboratoire, évalués au regard de la circulation des flavivirus dans les DROM et de la séroprévalence de la dengue dans ces territoires ;
  • les résultats de la consultation publique et la position des membres du groupe de travail ainsi que celle des experts interrogés.

Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux pays d’envisager d’introduire le vaccin QDENGA dans leurs programmes de vaccination de routine, dans les zones où l’intensité de la transmission pose un problème de santé publique important. Jusqu’à ce que davantage de données soient disponibles sur les profils efficacité-innocuité, l’OMS recommande de fixer le limite d’âge inférieure à 6 ans ans et le limite d’âge supérieur à 60 ans pour la vaccination contre la dengue avec ce vaccin [3].

Tableau – Synthèse de la stratégie vaccinale contre la dengue (HAS, décembre 2024)

Schéma vaccinal en 2 doses avec QDENGA

Cette stratégie vaccinale s’appuie sur le vaccin QDENGA (cf. En boîte), selon un schéma vaccinal en 2 doses de vaccin espacées de 3 mois.
La nécessité d’une dose de rappel n’a pas encore été établie.
Après une infection par la dengue, la HAS recommande d’attendre 6 mois avant de se faire vacciner.

Le calendrier vaccinal doit être réalisé entre deux épidémies.

QDENGA étant un vaccin vivantil est contre-indiqué chez les sujets immunodéprimés, les femmes enceintes et les femmes allaitantes.

Les personnes vaccinées avec QDENGA doivent continuer à respecter les mesures de lutte anti-vectorielley compris des mesures de protection individuelle contre les piqûres de moustiques (répulsifs, vêtements longs, moustiquaires) pour lutter efficacement contre le virus.

Encadré – Le vaccin QDENGA en résumé

QDENGA poudre et solvant pour solution injectable (laboratoire Takeda) a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en décembre 2022 pour la prévention de la dengue chez les sujets âgés de 4 ans et plus.

QDENGA est un vaccin vivant, atténué, recombinant et quadrivalent. Après reconstitution, il contient les quatre sérotypes viraux de la dengue : DENV-1, DENV-2, DENV-3 et DENV-4.

Sur la base des données disponibles, la HAS émet les conclusions suivantes :

  • chez les enfants et adolescents âgés de 6 à 16 ans préalablement infectés par le virus : efficacité démontrée dans la prévention de la dengue symptomatique et dans la prévention des hospitalisations pour les 4 sérotypes de la dengue. Cette efficacité varie de 51,8% contre le DENV-3 à 80,2% contre le DENV-2 sur la prévention de la dengue symptomatique. Elle est cependant moindre chez les enfants âgés de 4 à 5 ans. Sur les hospitalisations, l’efficacité est de 98 % contre le DENV-2 et de 72 % contre le DENV-1 et le DENV-3 ;
  • chez les personnes sans antécédent de dengue (séronégatives) : manque d’efficacité contre les sérotypes DENV-3 et 4 dans la prévention de la dengue symptomatique, ainsi que contre le sérotype DENV-3 dans la prévention des hospitalisations. De plus, en raison d’un faible nombre de cas liés au sérotype DENV-4, l’efficacité sur ce sérotype n’a pas pu être déterminée au cours de l’étude ;
  • efficacité non démontrée contre la dengue sévère, en raison du faible nombre de cas rapportés sur la période étudiée ;
  • bonne tolérance du vaccin quel que soit le statut sérologique des sujets étudiés.

QDENGA n’est plus commercialisé en France au 19 décembre 2024.

Qu’en est-il de la vaccination contre la dengue pour les voyageurs ?

Les recommandations de la HAS ciblent les personnes résidant dans les DROM.

Dans la version 2024 des recommandations sanitaires aux voyageurs, il est précisé que « la vaccination des voyageurs contre la dengue avec le vaccin QDENGA fera l’objet d’un avis du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) à titre accessoire ».

Concernant la vaccination en France métropolitaine, la HAS considère que « même si le nombre de cas importés de dengue en France est en forte augmentation depuis début 2024 (cf. notre article du 25 avril 2024)le territoire n’est pas considéré aujourd’hui comme une zone de forte transmission du virus”.

 
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