Collègues en arrêt maladie, enfants alités, médecins débordés : ces signes d’une recrudescence des maladies hivernales sont confirmés par l’arsenal d’indicateurs des scientifiques : « La Bretagne est l’une des quatre régions placées en forte activité en matière d’infections respiratoires aiguës », annonce Caroline Guerrisi, épidémiologiste au réseau Sentinelles, qui s’appuie sur les retours de terrain de plus de 1 000 médecins généralistes. Le taux d’incidence régional a été estimé à 426 cas pour 100 000 habitants, pour la semaine du 9 au 15 décembre.
Ces infections respiratoires aiguës comprennent sans distinction la grippe, la bronchiolite et le covid. “Leur augmentation en Bretagne suit la tendance nationale qui est normale pour la saison”, rassure l’expert. Toutes les tranches d’âge sont concernées, mais les enfants de 0 à 14 ans sont un peu plus touchés.
En étudiant les types de virus en circulation, le réseau Sentinelles observe principalement la grippe et le RSV, responsables de bronchiolites, et « au fond, le covid mais moins que les semaines passées ».
« La fréquentation des urgences a presque doublé »
Ce constat est soutenu par l’unité bretonne de Santé publique France (SPF). «Dès jeudi matin, on passera au rouge pour la grippe, c’est-à-dire en phase épidémique», prévient Bertrand Gagnière, épidémiologiste. « En une semaine, les passages aux urgences ont presque doublé et nous avons également observé une augmentation des consultations avec SOS Médecins », poursuit-il. Pas de raison de paniquer car, là aussi, les courbes suivent les mêmes tendances que les années passées. Malheureusement, Bertrand Gagnière constate « des hospitalisations pour grippe et des cas très graves en réanimation, la plupart du - chez des personnes non vaccinées ».
La Bretagne reste également en phase épidémique de bronchiolite du nourrisson. “Nous pensons que nous nous rapprochons du pic et que nous restons en dessous du niveau des années précédentes”, commente l’épidémiologiste du SPF. Mais, selon lui, il est trop tôt pour évaluer l’impact de l’utilisation des deux nouveaux médicaments préventifs pour cette saison : un anticorps administré aux nourrissons, Beyfortus, et un vaccin pour femmes enceintes, Abrysvo, afin qu’elles protègent leur fœtus. .
Une couverture vaccinale « pas géniale »
Sur le front du covid, Bertrand Gagnière constate également « qu’on est en rase campagne, il n’y en a quasiment pas en Bretagne ». L’une des autres maladies phares de l’hiver, la gastro-entérite, est classée « activité très modérée ».
Pour se protéger contre la grippe et le covid, l’épidémiologiste du SPF appelle les personnes de plus de 65 ans ou fragiles, “à se dépêcher de se faire vacciner : il faut une semaine à 15 jours pour monter les anticorps au plafond”. Les premiers retours de couverture vaccinale « ne sont pas formidables ».
Et pour les autres virus, Bertrand Gagnière rappelle les gestes barrières de « bon sens » : « On tousse dans sa manche et pas au visage des autres. Lorsque vous êtes malade et en contact avec des personnes dans des espaces clos, il est recommandé de porter un masque. Et cela aide vraiment de se laver les mains régulièrement.
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