Une étude préliminaire a révélé un lien entre des changements importants dans le taux de cholestérol chez les personnes âgées et une augmentation significative du risque de démence et de déclin cognitif. Ces résultats soulignent l’importance d’une surveillance rigoureuse du cholestérol, même en l’absence de modification des traitements hypolipidémiants.
Un impact direct sur le cerveau ?
Les chercheurs suggèrent que les fluctuations du cholestérol, en particulier du LDL (« mauvais » cholestérol), pourraient provoquer une déstabilisation des plaques d’athérosclérose, entraînant une réduction du flux sanguin vers le cerveau. Cette situation pourrait favoriser les micro-accidents ou les dommages aux cellules endothéliales, augmentant ainsi le stress oxydatif et l’inflammation, facteurs clés dans le développement des démences, dont la démence vasculaire.
Les données présentées lors de Séances scientifiques 2024 de l’American Heart Association montrent que des fluctuations élevées du cholestérol total augmentent le risque de démence de 60 % et le risque de déclin cognitif de 23 %. A noter que ces observations excluent les patients ayant débuté ou arrêté un traitement par statines, ce qui rend les variations indépendantes des médicaments.
Opinions divergentes sur le rôle des statines
Les résultats de cette étude suscitent des avis mitigés parmi les experts. Le Dr Jack Wolfson, cardiologue, soutient que des changements importants dans le taux de cholestérol constituent un facteur de risque majeur de démence. Il critique cependant l’idée selon laquelle les statines n’auraient aucun impact sur le cerveau, affirmant que certains médicaments de cette classe, notamment les statines lipophiles, pourraient doubler le risque de démence chez les personnes présentant des troubles cognitifs légers.
En revanche, d’autres spécialistes, comme le Dr Bradley Bale, remettent en question la méthodologie de l’étude, estimant que trois mesures du cholestérol sur une période de trois ans ne suffisent pas à établir un lien solide avec le développement de la démence. Il souligne que le cholestérol est influencé par des facteurs tels que l’alimentation, le sommeil et l’exercice, et que ces « instantanés » ne reflètent pas nécessairement les taux de cholestérol dans le cerveau, puisque le cerveau produit son propre cholestérol.
Comment stabiliser son cholestérol ?
Pour limiter les risques liés aux variations du cholestérol, les experts recommandent une approche préventive axée sur les habitudes de vie. Voici quelques conseils clés :
- Adopter une alimentation équilibrée : privilégiez les aliments riches en graisses insaturées (avocats, huile d’olive) et en fibres (légumineuses, avoine), tout en limitant les graisses saturées et les sucres ajoutés.
- Pratiquez une activité physique régulièrequi favorise l’équilibre entre LDL et HDL (le « bon » cholestérol).
- Maintenir un poids santécar le surpoids peut augmenter les niveaux de LDL.
- Réduire la consommation d’alcool et évitez le tabac.
- Surveillez votre cholestérol régulièrement, notamment chez les personnes âgées ayant des antécédents familiaux ou des facteurs de risque cardiovasculaire.
Perspectives de recherche
Si ces premiers résultats sont confirmés par des recherches plus approfondies, la réduction des fluctuations du taux de cholestérol pourrait devenir une cible thérapeutique prometteuse pour prévenir la démence. En attendant, il est essentiel que les personnes à risque adoptent de saines habitudes de vie et consultent régulièrement leur médecin pour ajuster leur prise en charge.
Cette étude offre une nouvelle perspective sur le lien entre santé cardiovasculaire et santé cognitive, rappelant que le cerveau et le cœur sont intimement liés. Un taux de cholestérol bien contrôlé pourrait être la clé d’une meilleure prévention des maladies neurodégénératives à l’avenir.
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