Grippe aviaire, menace d’une future pandémie ? La vigilance est plus importante que jamais, affirment les experts américains, compte tenu des signes de mutation du virus à mesure qu’il se propage parmi les vaches laitières et infecte les humains aux États-Unis. Selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), 58 personnes ont été testées positives pour la grippe aviaire dans le pays cette année.
A ce stade, rien ne dit que cette maladie se transmettra un jour entre humains, et les autorités sanitaires américaines continuent de considérer comme faible le risque pour la santé de la population générale. Mais plusieurs éléments suggèrent que « La grippe aviaire frappe à notre porte et pourrait déclencher une nouvelle pandémie »Meg Schaeffer, épidémiologiste à l’institut américain SAS, a déclaré à l’AFP.
Plusieurs obstacles empêchent encore le virus H5N1 de se propager facilement entre humains, notamment la nécessité de muter pour infecter plus efficacement les poumons. Mais, selon une étude publiée jeudi dans la revue Sciencela version de la grippe aviaire qui infecte les vaches américaines n’est qu’à une mutation de se propager plus facilement parmi les humains. Pour le virologue Ed Hutchinson de l’Université écossaise de Glasgow, cela suggère que le virus H5N1 n’est qu’un “un seul pas” devenir «plus dangereux pour nous ».
La grippe aviaire A (H5N1) est apparue en 1996 en Chine, mais depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi, un nombre croissant d’espèces de mammifères ont été touchées ainsi que des régions du monde auparavant épargnées, comme l’Antarctique. Les mammifères qui mangeaient des oiseaux morts infectés, comme les phoques, ont également commencé à mourir en masse. Nouveau développement en mars : cas de grippe aviaire dans plusieurs troupeaux de vaches laitières aux Etats-Unis.
Or, plus le virus est capable d’infecter différents animaux et espèces, « plus il est probable qu’il s’adapte pour mieux infecter les humains »a prévenu Meg Schaeffer. Et si une pandémie de grippe aviaire devait éclater, ce serait “extrêmement grave” chez l’homme, en raison du manque d’immunité acquise, selon elle.
Appel à « Préparez-vous à l’éventualité d’une pandémie de grippe aviaire »Maria Van Kerkhove, qui dirige le département Prévention et préparation aux épidémies et pandémies de l’OMS, a jugé fin novembre que “nous n’en sommes pas encore là” plus que “Nous devons redoubler de vigilance.”
Pour éviter le pire, plusieurs experts de la santé ont appelé à renforcer, notamment aux Etats-Unis, les contrôles, les équipements de protection pour les travailleurs susceptibles d’être exposés, mais aussi le partage d’informations.
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