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tout ce qu’il faut savoir sur le sport sur prescription avant une conférence jeudi à La Couronne

Pouvez-vous nous présenter l’appareil ?

Pierrick Hervéou. Nous sommes le hub qui intervient entre les médecins, leurs patients et les structures d’activité physique pouvant les accueillir en Charente. L’objectif est de pouvoir rassurer les gens et dire que quel que soit votre âge ou votre pathologie, vous pouvez vous lancer dans une activité physique. Nous ne sommes pas du sport de loisir mais plutôt du bien-être.

Est-ce que cela concerne tous les publics ?

Au début, nous nous adressions uniquement aux adultes souffrant de maladies de longue durée ou de maladies chroniques, mais nous menons depuis un an une expérimentation auprès des mineurs du Grand Angoulême. Les derniers chiffres du département datent de 2019 mais ne se sont pas améliorés depuis. On avait alors un quart de jeunes qui étaient soit en insuffisance pondérale, soit carrément en surpoids et ils sont majoritaires. Une étude récente indique qu’au cours des 40 dernières années, les jeunes ont perdu un quart de leurs capacités physiques. Avant, on pouvait avoir une crise cardiaque à 55 ans, maintenant, c’est parfois dès 35 ans.

Quels ont été les effets au cours des quatre dernières années ?

Le sport de prescription est prescrit depuis 2016 au niveau national et on peut considérer que la Charente est une bonne élève depuis 2020. On compte 1 800 bénéficiaires. 800 rien que cette année, nous faisons donc de gros progrès. Nous avons actuellement 1 200 personnes suivies sur deux ans et un taux d’abandon de seulement 19 %.

Est-ce qu’un type d’exercice physique est recommandé ?

Nous nous adaptons plutôt aux envies de chacun. Nous ciblons ensuite leurs besoins de santé et les orientons vers nos partenaires afin d’améliorer leur capacité d’endurance, leur force musculaire, leur équilibre ou leur souplesse.

Remarquez-vous encore des réticences parmi les pratiquants ?

Il y en a peut-être mais c’est à moi de mettre de l’huile dans les roues. Les obstacles majeurs à l’époque étaient : pour qui ? Comment ? À qui ? Et à quel prix ? Nous avons donc déterminé les publics concernés, mis en place des diplômes pour encadrer l’activité et défini des tarifs proches de la gratuité. Ce guichet unique permet désormais à 300 médecins charentais, qu’ils soient médecins généralistes ou exerçant en milieu hospitalier, de prescrire en moyenne trois ordonnances par an.

Comment ça marche en pratique ?

Lorsqu’un patient en fait la demande ou qu’un médecin le recommande, tous deux remplissent un formulaire dédié lors d’une consultation classique que nous collectons ensuite et qui contient mes coordonnées. De là, je le dirige vers l’un des cinq centres sport-santé [NDLR : Saint-Yrieix, La Rochefoucauld, Chasseneuil, Cognac, Barbezieux] ou nos autres partenaires. Ils font d’abord une évaluation de leur condition physique et ensuite, nous déterminons leur niveau de motivation. C’est seulement à ce stade que nous décidons quel itinéraire est le plus adapté. Cette évaluation est prise en charge et nous tendons autant que possible vers la gratuité du service. Au Grand Angoulême par exemple, le cabinet coûte 10 euros pour trois mois. Certaines mutuelles peuvent néanmoins rembourser sur prescription.

Qu’est-ce que cela signifie pour les patients ?

Nous sommes les tabacologues de l’activité physique. Lorsqu’une personne décide d’arrêter de fumer, elle peut le faire du jour au lendemain, mais elle a souvent besoin de soutien. Pour nous, c’est la même chose. Lorsqu’un médecin dit à son patient de reprendre une activité physique et nous envoie le questionnaire, il est plus facile pour nous de le convaincre. Si une personne démarre, la plupart du temps nous parvenons à l’accrocher.

« Avant, on pouvait avoir une crise cardiaque à 55 ans, maintenant c’est parfois dès 35 ans. »

Conférence sur le thème : « Sport : médecine naturelle du corps et de l’esprit » organisée par l’office municipal des sports jeudi 5 décembre à 18h30 à la salle des fêtes de la Couronne. Entrée gratuite. Interventions de Dorian Bercheny (animateur et commentateur sportif) ; Thibaud Delaunay (préparateur mental) ; Nicolas Epinoux (enseignant-chercheur à l’INSPE) ; Julie Rigault Chupin (archère ayant participé aux Jeux Paralympiques) et Pierrick Hervéou (coordinateur Peps).

 
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