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Maison d’édition de Cahors
Publié le
16 novembre 2024 à 7h00
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Le Parcelle est un département qui séduit de nombreux Britanniques par son cadre naturel, son qualité de vieson patrimoine et ses coût de la vie attractif. C’est une destination idéale pour une retraite au calme ou l’acquisition d’une résidence secondaire dans un coin paisible de France.
A Montcuqla communauté britannique est importante et joue son rôle rôle dans la vie du village. Mo et Mark Newman sont en quelque sorte des figures de proue, ils ont su s’imprégner des us et coutumes locales tout en gardant leur style et leur humour très british ! Un couple modèle d’intégration réussi.
Mo et Mark, habitants de Montcuq
Maureen, simplement appelée « Mo », est née le 10 janvier 1948 à Bradford, une ville du Yorkshire, en Angleterre. Elle est issue d’une famille de tisserands, filateurs et teinturiers, la région du Yorkshire étant connue pour ses usines de laine de mouton. D’aussi loin qu’elle se souvienne, cette passion pour le textile lui est transmise par sa grand-mère couturière avec qui elle passait la plupart de son temps.
À 16 ans, elle devient comptable dans le garage de son père où, malgré son jeune âge, elle acquiert toutes les compétences nécessaires à la gestion financière d’une entreprise. Mais travailler enfermée dans un bureau ne la fait pas rêver.
Elle choisit alors d’étudier pour devenir enseignante, avec comme options la géographie et les Arts et Métiers. Elle peut ainsi apprendre les métiers qui la passionnent : le tissage, la teinture, le filage, mais aussi la poterie, la céramique et la photographie. A 21 ans, elle a son brevet d’enseignante en poche.
Après un séjour de 3 ans en Afrique au Zimbabwe, elle retourne en Angleterre où elle fait carrière dans l’enseignement dans des écoles primaires, spécialisée dans les classes pour enfants en difficulté que l’on appelle aujourd’hui Dys, c’est à dire des troubles neurodéveloppementaux affectant certaines fonctions cognitives, comme la dyslexie, la dyscalculie, la dysorthographie, la dysgraphie ou encore la dysphasie.
Elle est passée du niveau d’enseignante à celui de directrice d’école primaire. Lorsqu’on lui confie le budget d’un demi-million de livres sterling pour son établissement, elle se rend compte que son expérience de comptable lui sera d’une grande utilité.
La réunion
Elle rencontre Marc en 1986 au syndicat des enseignants où elle est élue déléguée et lui secrétaire.
Tout le monde lui parle alors d’un Mark Newman qu’elle est évidemment la seule à ne pas connaître. Il joue de la guitare partout et son rôle dans le syndicat est important, mais ils ne se sont jamais rencontrés auparavant.
A cette époque, il porte de longs cheveux noirs bouclés et des bottes. Ils se saluent lors d’une rencontre et c’est le coup de foudre.
Dès lors, ils n’ont cessé de trouver des points communs : ils étaient tous les deux végétariens, ils aimaient la même musique, ils partageaient le même intérêt pour la géographie et la même passion pour la photographie, d’ailleurs leurs appareils photo étaient de la même marque ! C’était définitivement un signe !
Les deux professeurs en Angleterre
Leur parcours de vie présente également de nombreuses similitudes.
Mark est né le 14 septembre 1942 dans la banlieue de Londres, où il a passé quelques années jusqu’à ce que la carrière de son père fonctionnaire emmène toute la famille en Afrique, non pas au Zimbabwe mais au Soudan. Sa grande passion, depuis l’âge de 11 ans, est la guitare.
Malheureusement, son père ne voit pas les choses ainsi : les études doivent passer avant tout. Cette incompréhension père-fils sera le grand regret de sa vie car son père est décédé très jeune des suites d’une pneumonie, à l’âge de 47 ans, Mark avait alors 19 ans. La même année, le directeur d’une école propose à Mark trois choix pour son avenir : il peut continuer à jouer de la guitare mais sans grand espoir d’en vivre, gagner sa vie en travaillant à l’usine ou passer un diplôme qui lui permettra lui permettre de vous permettre de devenir enseignant en un an.
Mark choisit cette dernière voie parce qu’elle lui semble presque ridiculement facile. Mais une fois immergé dans la réalité du terrain, il se rend compte de l’ampleur de la difficulté de ce choix. Il parvient cependant à un équilibre, avec le sentiment d’avoir trouvé sa voie : son métier de professeur lui laisse suffisamment de temps libre pour continuer à jouer de la guitare, que ce soit avec ses élèves ou dans des groupes folk. En 1969, il change de style et commence à jouer dans des groupes de blues.
Mo et Mark se sont mariés en 1990 et lors de leur voyage de noces en Espagne, ils sont passés par le Lot. Ils tombent amoureux de la région et se promettent d’acheter une maison en Quercy Blanc.
En attendant, ils poursuivent leurs carrières respectives. Tout comme Mo, Mark passe d’enseignant du primaire à directeur d’école.
Ils ont même travaillé ensemble pendant un an, lorsque le gouvernement britannique a décidé d’un vaste projet visant à équiper les écoles en ordinateurs. C’était l’époque des inoubliables Amstrads, et Mo et Mark parcouraient le pays pour former les directeurs de 352 écoles au matériel informatique. « Ce fut un moment très agréable, intéressant et amusant, malgré la montagne de travail que cela représentait » se souviennent-ils ensemble.
En 2000, l’heure de la retraite est arrivée.
Retraite dans le Lot
Ils restaurent une maison de village à Montcuq. Mark a créé un club folk à Cahors qui a eu beaucoup de succès et qui existe encore aujourd’hui. C’est en 2006 qu’ils viennent s’installer définitivement à Montcuq.
Ils mettent un point d’honneur à perfectionner leur français, faisant l’effort de parler la langue à chaque réunion. Ils demandent toujours à être corrigés pour leurs erreurs. Ils montent des groupes anglophones deux matinées par semaine pour permettre aux gens de parler anglais tout en pratiquant leurs passions respectives : la guitare pour Mark, le tissage pour Mo. Ils ont également créé un club de photographie avec d’autres passionnés du village et participé à de nombreuses expositions. Mo continue de tisser et expose également.
En 2013, Mark photographie tous les commerçants et artisans de Montcuq, avec l’aide du jeune Julien Bacou. Un ouvrage de mémoire du village qui constitue encore aujourd’hui une véritable archive. Par ailleurs, un nouvel ouvrage est en cours de conception et sera prochainement publié, qui permettra de visualiser des évolutions, des fermetures ou de nouvelles activités.
Dans la vie de Montcuq
« Il était important pour nous dès le début de notre installation à Montcuq de faire partie de la communauté. Nous souhaitions une maison au coeur du village pour avoir des voisins et bénéficier de la proximité des commerces. »
Près de 20 ans après leur arrivée, ils sont devenus des figures à Montcuq. Ils forment un couple inséparable, et on voit rarement l’un sans l’autre. D’ailleurs, on les surnomme « les amoureux ».
Parmi les nombreux amis rencontrés ici, beaucoup ont disparu : Yves, Christian, Paul, Madeleine… mais ils gardent leur souvenir dans leur cœur.
Ce qu’ils aiment à Montcuq, Mark le décrit d’une très belle manière : « C’est superbe ici. C’est un village ordinaire extraordinaire. » Mo ajoute : « Nous avons beaucoup appris ici, sur la culture locale et française, et rencontré de nombreuses personnes qui sont devenues d’excellents amis. »
L’histoire de Mo et Mark démontre leur capacité à s’intégrer et à adopter une nouvelle culture sans renoncer à leur identité. Ce couple incarne ainsi un pont entre deux nations, illustrant comment la France peut devenir une véritable résidence secondaire pour celui qui décide de s’y installer, d’y construire des souvenirs et de s’y épanouir pleinement.
Mo et Mark symbolisent l’union réussie de deux cœurs, de deux nations, de deux cultures avec le même amour.
Cécile INGALLS
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