TÉMOIGNAGE. Movember est le mois dédié à la sensibilisation au cancer de la prostate. Un homme sur huit en sera diagnostiqué au cours de sa vie. En septembre 2019, le coup de grâce était porté pour Beauceron-Neil-Mathieu, son cancer de stade 4 était incurable. Depuis cinq ans, les métastases dorment et il profite au maximum de chacune de ses journées, car personne ne sait de quoi demain sera fait.
« La mauvaise nouvelle a fait l’effet d’un bâton dans le front. Je n’écoutais plus le médecin… J’étais surprise, car je ne ressentais aucun signe physique d’alerte. Le cancer de la prostate est sournois», rappelle le septuagénaire.
Son premier symptôme lié à la prostate, une hypertrophie bénigne, remonte à 2004, année coïncidant avec le décès de sa femme suite à un accident de moto. L’hypertrophie bénigne est un phénomène naturel non cancéreux qui n’augmente pas le risque de développer un cancer de la prostate. Mais à partir de 50 ans, elle touche presque tous les hommes en vieillissant. Environ 25 % d’entre eux doivent être soignés.
Son cancer étant incurable, M. Mathieu n’a pas été opéré. L’urologue et l’oncologue lui ont prescrit des médicaments à haute dose pour le reste de sa vie, entrecoupés d’une injection toutes les six semaines. Si le cancer devait se réveiller, il faudrait inévitablement passer par la chimio et la radiothérapie.
Les hommes les plus à risque de développer un cancer de la prostate sont les hommes âgés de 50 ans et plus, ceux ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate ou d’autres formes de cancer et les hommes porteurs d’une mutation génétique. . Chaque jour, 19 Québécois reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate, soit environ 6 800 nouveaux cas par année. Il s’agit d’une maladie qui évolue généralement lentement et qui peut être guérie lorsqu’elle est détectée à un stade précoce.
« Je n’aime pas entendre que ce n’est pas un cancer grave, facilement curable, parce que ce n’est pas vrai. Il n’existe pas deux cancers de la prostate identiques. J’ai très bien répondu aux médicaments, ils ont endormi mes métastases, mais j’ai un ami qui a été diagnostiqué à 58 ans et son corps a mal réagi aux traitements. Les métastases étaient situées dans ses os et se propageaient partout. Malheureusement, il est décédé l’année dernière», raconte M. Mathieu.
“Les médecins n’aiment pas répondre à la question combien de temps avant que le cancer ne se réveille ? Ils ne le savent pas, car chaque cas est unique. Mon médecin m’avait dit trois ans et pourtant j’ai atteint cinq ans”, explique-t-il.
Neil Mathieu est un hôtelier à la retraite. Il était propriétaire du Manoir Chaudière et de l’Auberge Bénédict Arnold. Il reste toujours occupé, malgré les effets secondaires de ses médicaments : il est administrateur bénévole au sein de l’organisme Groupe Espérance et Cancer. Une fois par mois, il anime un groupe de soutien pour hommes et consacre beaucoup de son temps à la FADOQ à titre de vice-président.
«Je n’ai pas le temps de penser au cancer», lance Neil Mathieu avec un clin d’œil. « Chaque jour qui vous reste est plus important que ceux que vous avez vécus. Pour ma part, je profite de la vie. »
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