Les cas de pneumonie atypique augmentent au Québec. Les urgences du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine et de l’Hôpital de Montréal pour enfants voient de plus en plus de jeunes touchés par cette infection. Certains doivent être hospitalisés. Faut-il s’inquiéter ? Réponses à vos questions.
Qu’est-ce que la pneumonie atypique ?
Il s’agit d’une infection respiratoire causée par une bactérie Mycoplasma pneumoniae. Elle provoque des symptômes moins aigus que ceux de la pneumonie bactérienne classique : maux de gorge, toux, fatigue et fièvre (rarement élevée).
Cela peut toucher tout le monde, mais actuellement au Québec, cela touche principalement les enfants d’âge scolaire et les adolescents.
Elle est surnommée « pneumonie ambulante », ou « pneumonie ambulante ” En anglais. « Les gens pourront continuer à aller au travail et à l’école », affirme le Dr.r Jesse Papenburg, pédiatre et microbiologiste-infectiologue à l’Hôpital de Montréal pour enfants. « Ils n’ont pas nécessairement besoin d’être alités. »
Les symptômes disparaissent souvent d’eux-mêmes. Mais un antibiotique peut être nécessaire. Selon le Dr Papenburg, certains enfants doivent être hospitalisés car ils « ont besoin d’oxygène ou d’une assistance respiratoire ». D’autres souffrent d’éruptions cutanées graves ou ont « des muqueuses buccales extrêmement irritées et ulcérées ».
L’infection peut entraîner une encéphalite (inflammation du cerveau). “On a eu des cas”, confirme le Dconcernant Caroline Quach, pédiatre et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine. Elle précise que « la grande majorité » des patients « guérissent » après une encéphalite.
Comment expliquer la hausse des cas ?
Épidémies d’infections dans Mycoplasma pneumoniae surviennent tous les trois à sept ans, selon les experts consultés. Au Québec, les cas augmentent depuis le printemps.
« Cela fait un peu plus de dix ans que nous faisons le test PCR pour détecter Mycoplasma pneumoniae et depuis septembre, nous avons atteint des niveaux sans précédent”, indique le Dconcernant Maude Paquette, pédiatre et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine. « Il s’agit véritablement du premier pic que nous constatons depuis la pandémie de COVID-19. »
L’infection par Mycoplasma pneumoniae n’est pas une maladie à déclaration obligatoire au Québec. Il n’est pas non plus soumis à une « surveillance spécifique » de la part de l’Agence de la santé publique du Canada.
Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) affirme toutefois « suivre de près la situation » avec les partenaires du réseau public. “Jusqu’à présent, nous avons reçu des signaux d’augmentation du trafic”, a écrit l’un d’eux dans un e-mail.
Une équipe de surveillance du MSSS surveille également « en permanence » la propagation des cas à travers le monde. Une augmentation des infections a notamment été enregistrée en Chine et en France en décembre 2023. Il y a deux semaines, les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis ont signalé une augmentation des cas, en particulier chez les jeunes enfants. .
Faut-il s’inquiéter ?
Non, disent les experts. “Mais si la fièvre persiste, ça ne va pas, l’enfant est beaucoup plus endommagé, on voit que d’un point de vue neurologique, il y a quelque chose qui ne va pas, on va consulter”, a précisé le Dconcernant Quach, rappelant que les parents peuvent « faire confiance à leur jugement ».
Cette explosion des cas ne représente pas « une crise de santé publique », tient à souligner le Dr Papenbourg. Mais cela vaut, selon lui, de « sensibiliser les parents et les médecins de famille » à cette « épidémie de cas ».
Diagnostiquer la maladie permet aux enfants de bénéficier d’antibiotiques qui vont “réduire la durée des symptômes, probablement aussi réduire la contagiosité de la personne atteinte”, explique-t-il. L’antibiotique prescrit diffère de celui proposé pour la pneumonie bactérienne classique.
Peut-on prévenir la pneumonie atypique ?
Non, il n’existe pas de vaccin contre Mycoplasma pneumoniae. Selon le Dr À Papenburg, les enfants qui toussent « devraient porter un masque s’ils se portent suffisamment bien pour aller à l’école » afin d’éviter la transmission de cette infection.
Qu’en est-il des autres infections ?
La propagation de la COVID-19 ralentit au Québec. Le taux de positivité s’est établi à 12,7 % dans la semaine du 3 novembre, comparativement à 24 % la semaine du 15 septembre, selon le dernier rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Le virus respiratoire syncytial (VRS) circule, mais n’a pas encore atteint son apogée, selon la Dconcernant Quach. Son taux de positivité s’est établi à 4,28 % au cours de la semaine se terminant le 2 novembre, selon l’INSPQ. “Il n’y a pas encore de grippe”, a-t-elle déclaré. C’est généralement plus proche de Noël. »
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