Le temps peut être compté en jours, semaines, années. Lorsque le cancer est incurable, l’annoncer au patient est une nécessité, avec toute la complexité du pronostic vital et de l’évolution de la science.
Margot Noblecourt, chef du service d’oncologie au centre hospitalier de Cholet (Maine-et-Loire), donne le cadre de sa pratique.
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Que se passe-t-il lorsque le cancer est incurable ?
Le cancer peut être incurable avec beaucoup de temps devant nous, ou avec un laps de temps très court. La question sera de savoir quelle menace immédiate pèse ou non sur le pronostic vital. Nous avons un devoir de transparence envers nos patients.
Nous assumons ce rôle qui n’est pas des plus faciles, mais nous devons l’assumer car les gens ont parfois quelques jours ou quelques semaines à vivre, et ils ont des choses à faire avant de mourir.
Est-ce toujours clair dès le début du traitement ?
Nous avons parfois des trajectoires très inattendues. Par exemple, des rechutes que nous ne croyions pas possibles, ou des maladies qui résistent à tout. La science progresse constamment, avec de nouveaux développements chaque année.
Il faut faire comprendre à un patient qu’aujourd’hui son cancer chronique est incurable mais que, peut-être, dans trois ou quatre ans, cela pourrait changer.
Quand les traitements s’arrêtent-ils ?
Quand on est au bout de nos capacités ou quand la situation nous échappe, l’arrêt des thérapies actives est une véritable annonce. C’est compliqué, car on a eu le temps de créer une relation avec le patient. Les gens se posent alors la question « combien de temps me reste-t-il ? « .
Mais il y a tellement de variables qu’on ne peut pas lire dans une boule de cristal. On ne va pas forcément donner de durée, car c’est compliqué d’avancer sur quelque chose dont on n’est pas sûr de soi…
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