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« Les hommes tardent à venir consulter »

La campagne Une moustache pour mon CH est de retour pendant tout le mois de novembre pour mettre au grand jour la lutte contre les cancers masculins. Ce n’est un secret pour personne : le sujet reste encore tabou chez les hommes, même si le cancer de la prostate touche durement un homme sur trois.

En effet, les cancers masculins, comme le cancer de la prostate, sont souvent passés sous silence. Ce qui n’est pas non plus un secret, c’est que l’examen de la prostate lui-même est redouté, puis souvent ridiculisé chez les hommes. Mais qu’en est-il de ce fameux test ?

« La première étape est d’en parler avec le médecin de famille qui orientera vers une prise de sang, puis réalisera un toucher rectal. En cas d’anomalie, le patient sera alors orienté vers l’urologue. Une prise de sang fait partie de notre arsenal. Ce n’est pas parce que le test sanguin est élevé que la personne a un cancer de la prostate. En revanche, une prise de sang élevée nous poussera à faire d’autres examens », explique Mazen Jundi, urologue au CHAUR depuis 2015.

« Bien évidemment, le test de la prostate avec toucher rectal reste à ce jour le plus fiable. Cela ne devrait pas effrayer les gens, car tous nos étudiants en médecine sont formés pendant de longues heures pour ce faire. Bien sûr, c’est un peu inconfortable, mais ce n’est pas douloureux. Je dis toujours à la patiente que c’est moins pire que l’accouchement. Souvent, ils partent d’ici et la phrase habituelle est toujours : « Ah, c’était juste ça ! » Nous sommes formés pour que les gens se sentent à l’aise, c’est donc souvent une fausse idée préconçue. »

De son propre aveu, le Dr Jundi confirme que ce sont souvent les femmes qui poussent les hommes à consulter.

« C’est d’ailleurs ce qu’on voit le plus souvent », reconnaît-il. Dans la majorité des cas, la vie est belle selon le monsieur et la dame le regarde, puis intervient. Une rencontre avec un gentleman prendra deux minutes. Une rencontre avec un monsieur et une dame prendra 15 à 20 minutes. Elle le pèle de haut en bas. C’est pourquoi les hommes mariés vivent plus longtemps que les hommes célibataires ! »

« Les principaux signes sont qu’il n’y en a pas »

« C’est un peu comme le cancer des testicules. Pourquoi le diagnostique-t-on souvent tardivement ? En effet, là aussi, les hommes tardent à venir nous consulter malgré le fait que le patient constate qu’il présente une anomalie. Ils ont souvent peur d’avoir un cancer et n’osent donc pas en parler. C’est la peur de se faire dire qu’ils ont un cancer. Nous savons que le cancer de la prostate est très courant. Une personne sur trois recevra un diagnostic de cancer et celui-ci doit être détecté au stade le plus bas. Au stade 4, elle est devenue métastatique et on ne peut rien faire à part prolonger la vie de la personne. »

Avec la médecine actuelle, il est possible de prolonger la vie de 3 à 5 ans lorsque le cancer est au stade 4.

Les hommes sont invités à consulter dès l’apparition de symptômes d’anomalie. Sinon, il faut commencer à en parler à son médecin de famille à partir de 50 ans. Si un membre de la famille a déjà eu un cancer de la prostate, il est recommandé de se faire dépister dix ans avant (vers 40 ans).

« Cela reste une maladie très sournoise », ajoute-t-il. Les principaux signes sont qu’il n’y en a pas. Nous traitons une maladie où les gens se sentent bien. Au total, 60 à 70 % des personnes diagnostiquées sont asymptomatiques. »

Depuis plusieurs jours, le mois de novembre est là pour transformer ces silences en discussions ouvertes.

Clinique de dépistage du cancer de la prostate

De plus, une clinique de dépistage du cancer de la prostate sera organisée pour offrir aux hommes, avec ou sans médecin de famille, un accès rapide et confidentiel à des examens de dépistage, du 11 au 22 novembre.

En se présentant du lundi au vendredi, entre 11 h et 14 h, au local B-210 du Centre St-Joseph (situé au 731 rue Ste-Julie), à ​​Trois-Rivières, et en apportant sa carte d’hôpital et/ou ou Selon l’assurance maladie, les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate, des difficultés ou des soucis urinaires recevront un dossier contenant une demande de prise de sang, ainsi qu’un accès accéléré à un urologue.

 
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