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Dans le monde, environ 5 % des enfants, avec une plus grande prévalence chez les garçons, sont touchés par un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Cela ne veut pas dire que les filles sont moins touchées, mais plutôt que le diagnostic de TDAH est souvent sous-évalué chez elles, souvent en raison de symptômes plus discrets. Face à cette problématique, une équipe de chercheurs s’est penchée sur l’influence du QI, du sexe et des facteurs démographiques sur le diagnostic du TDAH.
Une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a récemment révélé que le TDAH n’est pas lié à l’exposition aux écrans, remettant ainsi en cause certaines idées reçues. Le TDAH est un trouble neurodéveloppemental caractérisé par des difficultés d’apprentissage, des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité et impulsivité, ou encore par des difficultés relationnelles. Les symptômes apparaissent généralement avant l’âge de 12 ans et peuvent persister tout au long de la vie.
Les garçons atteints de TDAH ont souvent des difficultés à contrôler leurs impulsions, se manifestant par des comportements bruyants et hyperactifs. En revanche, chez les filles, les symptômes se traduisent souvent par une agitation intérieure et une inattention, rendant le diagnostic plus complexe et contribuant à l’idée préconçue selon laquelle le TDAH serait un trouble typiquement masculin.
Une équipe de chercheurs de l’Université Western de Londres au Canada, de Queen’s Kingston et de l’UCL, a entrepris une étude approfondie pour déterminer si des facteurs autres que le sexe pouvaient influencer l’âge du diagnostic de TDAH.
Un lien entre le QI et l’âge du diagnostic
Les chercheurs ont utilisé les données du Programme des troubles neurodéveloppementaux de la province de l’Ontario (POND), notamment des données sur 1 380 enfants atteints de TDAH. L’étude s’est concentrée sur un échantillon de 568 enfants diagnostiqués par des professionnels de la santé.
Ils ont mené deux analyses : la première visait à déterminer si les capacités cognitives et le sexe étaient des indicateurs de l’âge du diagnostic de TDAH. ” Nous avons effectué une analyse de modération avec le sexe comme prédicteur, la capacité cognitive comme modérateur et l’âge du diagnostic comme résultat. », expliquent-ils. La deuxième analyse s’est concentrée sur l’influence des symptômes du TDAH et des facteurs démographiques sur le diagnostic.
Pour évaluer le quotient intellectuel des enfants, des tests standardisés ont été utilisés. Les symptômes du TDAH ont été mesurés à l’aide d’une échelle spécialisée. Les résultats, publiés dans le Journal britannique de psychologie cliniqueont révélé une corrélation entre le QI et l’âge du diagnostic. Les chercheurs ont noté : « Un QI plus élevé était associé à un diagnostic plus tardif « . Ces résultats confirment une étude précédente affirmant que les enfants ayant un QI plus élevé sont parfois capables de masquer les symptômes du TDAH.
Le rôle des facteurs socio-économiques
Les chercheurs ont également découvert que des niveaux plus élevés d’hyperactivité-impulsivité et de symptômes extériorisés étaient liés à un diagnostic plus précoce. Cela s’explique par le fait que ces comportements attirent l’attention des parents et de leur entourage, favorisant un diagnostic anticipé. L’étude a également montré qu’un statut socio-économique plus élevé et le fait d’avoir une origine ethnique maternelle non blanche étaient associés à un diagnostic plus tardif.
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Pour arriver à ces conclusions, l’équipe a examiné le niveau d’éducation des parents, le revenu familial et l’origine ethnique de l’enfant. Ces résultats remettent en question certaines idées préconçues, suggérant que seuls les enfants issus de milieux socio-économiques défavorisés reçoivent un diagnostic plus tardif.
Bien que l’étude dirigée par Carolynn Hare et ses collègues ait fourni des informations précieuses sur les facteurs influençant le diagnostic du TDAH, elle reste limitée. D’une part, la taille de l’échantillon n’a pas permis de tirer des conclusions définitives sur la corrélation entre les symptômes d’intériorisation et le diagnostic tardif chez les filles. D’un autre côté, l’échantillon était limité aux enfants cliniquement diagnostiqués et certaines données démographiques étaient incomplètes.
Source : Journal britannique de clinique
Psychologie
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