De nouveaux pesticides liés à 60 000 cas annuels de cancer de la prostate en France

Selon une récente étude américaine, 22 pesticides seraient liés à l’apparition du cancer de la prostate. Cette découverte soulève-t-elle des questions sur la sécurité de nos aliments ?

Les pesticides, une menace silencieuse pour la santé

L’augmentation des cas de cancer de la prostate, maladie la plus répandue chez les hommes, constitue une préoccupation majeure de santé publique. Une étude récente menée par l’université de Stanford aux États-Unis, publiée le 4 novembre dans la revue Cancermet en évidence un lien troublant entre cette maladie et l’exposition à certains produits chimiques.

Les pesticides à l’honneur

Sur 295 pesticides analysés, l’étude a identifié 22 substances systématiquement associée à la survenue d’un cancer de la prostate.

Parmi ces 22 pesticides, trois avaient déjà été associés à cette maladie dans des études antérieures, dont le 2,4D, largement utilisé aux Etats-Unis et disponible en France, où il est classé comme cancérigène probable. L’étude a également révélé que 4 d’entre eux augmentaient le risque de mortalité.

Substances toxiques répandues

Les pesticides en question sont de différents types : 10 sont des herbicides, d’autres sont des fongicides, des insecticides et un est un fumigant. Les quatre substances augmentant le risque de mortalité sont les herbicides et un insecticide.

Plusieurs de ces substances ont été interdites dans l’Union européenne, révélant l’urgence de la situation.

La situation préoccupante aux Antilles

En France, le cancer de la prostate lié à l’exposition aux pesticides est reconnu comme maladie professionnelle depuis 2021. La loi prévoit une durée de traitement de 40 ans, sous réserve d’une durée d’exposition de 10 ans. Cela concerne particulièrement les professions exposées aux pesticides lors de la manipulation de ces produits.

Par ailleurs, plus de 90 % de la population adulte en Guadeloupe et en Martinique est contaminée par le chlordécone, un insecticide autrefois utilisé dans les bananeraies. Les populations des Caraïbes ont l’un des taux d’incidence de cancer de la prostate les plus élevés au monde, illustrant l’impact dévastateur de ces produits chimiques sur la santé.