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une expérience immersive à Saint-Georges

Pierre-Olivier Doyon organise une journée portes ouvertes auAssociation des personnes handicapées de Chaudière (APHC) le 15 novembre à Saint-Georges, afin de partager la réalité des personnes ayant une déficience visuelle.

De son côté, il ne lui reste plus que 7 % de sa vue et, avec le temps, il deviendra complètement aveugle. Cependant, la rétinite pigmentaire de l’œil dont il souffre ne l’empêche pas de « se précipiter dans la vie », comme il le dit lui-même et c’est précisément ce qu’il veut prouver en ce jour spécial.

En plus de promouvoir ses services, l’APHC proposera donc quatre simulateurs sous forme de lunettes. Il y en aura une montrant la vision de Pierre-Olivier dont le champ visuel est restreint et taché de points noirs. Il y aura également des simulateurs pour comprendre la vision des diabétiques (personnes ayant une déficience visuelle), un autre pour la vision centrale (représentant quand le champ visuel d’une personne diminue, notamment avec l’âge) ainsi qu’un dernier pour le scotome central où l’on ne voit que sur les côtés.

« Nous allons faire des scénarios assez cocasses pour montrer au monde que cela peut être trivial, comme remplir un verre d’eau », a-t-il précisé lors d’une rencontre avec EnBeauce.com. « Par exemple, une personne myope verra une résistance du verre d’environ -2 ou -3, alors que moi, j’ai -82 ! Cela donne une idée. »

L’idée de cet événement est née d’une demande des proches de Beauceron qui souhaitaient en comprendre la réalité. ” Ils m’ont vu grandir avec une vue qui diminuait au fil des années et même si je suis ouverte à en parler, vivre avec la maladie, c’est autre chose. » Pierre-Olivier a donc monté ce projet qui a pris de l’ampleur lorsqu’il a vu l’intérêt du public.

Ainsi, les simulateurs seront disponibles pour découverte à l’APHC, situé au 1175 boulevard Dionne à Saint-Georges, le 15 novembre de 13 h à 17 h. L’activité est ouverte à tous et gratuite. A noter également la présence de deux professionnels qui seront disponibles pour répondre aux questions.

Perdez la vue, mais pas votre énergie

Pierre-Olivier Doyon a 31 ans et habite avec son père à Notre-Dame-des-Pins. Il envisage de vivre seul au cours des prochaines années. ” Je fais les démarches tranquillement. De nos jours, déménager ne se fait pas du jour au lendemain. » Toutefois, comme il ne nécessite aucune installation particulière, son objectif devrait être atteint sans trop de tracas. “ Je suis une personne débrouillarde. Je suis fonceur et j’aime relever des défis. »

Il faut dire qu’il a eu le temps de s’adapter à son handicap, étant né avec une maladie génétique appelée rétinite pigmentaire de l’œil. ” Soit mon père, soit ma mère avait le gène en lui, mais pas la maladie. Lorsqu’ils ont commencé à avoir des enfants, la maladie a éclaté. Plus on a d’enfants, plus la maladie se développe à la naissance, a expliqué Beauceron. Ainsi, au lieu de naître avec une vision de 100 %, une personne peut naître avec 95 %, 90 %, etc. Plus la vision est basse, plus vite la personne deviendra aveugle. » Pierre-Olivier est l’avant-dernier de la famille, c’est pourquoi il ne lui reste aujourd’hui que 7 %. Sa petite sœur est complètement aveugle.

Il a fallu plusieurs années avant que la maladie soit détectée. ” En trois ans, ma vision s’est détériorée très rapidement alors on m’a envoyé voir des spécialistes au Québec. Et ce sont eux qui ont découvert la maladie. » Ensuite, les autres enfants de la famille qui ne voyaient pas bien ont fait le test et le diagnostic est tombé pour les trois enfants.

Au fil du temps, sa vision continue de se détériorer. Il a perdu 0,5% au cours de la dernière année. Il ne distingue plus non plus les couleurs et les détails. Cela ne l’empêche pas pour autant de travailler. En effet, Pierre-Olivier est cuisinier dans une école de Saint-Georges. Pour l’aider, il dispose d’outils adaptés dont une balance alimentaire qui parle et un thermomètre thermique qui parle pour savoir si la viande est cuite. Ses autres sens sont également devenus plus aiguisés avec le temps.

« C’est sûr que si je cuisine quelque chose, je resterai proche. Mais il faut dire que nos autres sens sont bien plus aiguisés. Mon oreille est très fine. J’entends très bien. Même si vous êtes de l’autre côté de la pièce et que vous ne parlez pas très fort, si je me concentre, je pourrais comprendre. Et l’autre sens qui est vraiment développé pour moi, c’est le toucher. Je peux éplucher les légumes d’un simple toucher. Je fais aussi la vaisselle et je suis capable de plier mon linge. »

Un outil qu’il utilise depuis moins longtemps, mais qui l’aide beaucoup est sa canne. Désormais, il l’utilise presque toujours sauf lorsqu’il est chez lui par exemple, car il connaît son environnement par cœur. Mais pour faire du shopping par exemple, cela devient indispensable. ” La canne est comme nos yeux, elle détecte les objets. C’est elle qui nous dit s’il y a un obstacle ou quand nous avons atteint la dernière marche. Mais ça reste technique, ça m’a pris un peu de temps », a-t-il confié.

Alors, pour mieux comprendre sa réalité et celle des autres personnes vivant avec une déficience visuelle, rendez-vous à son événement le 15 novembre.

 
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