L’ESSENTIEL
- Une étude américaine a identifié 22 pesticides associés à une augmentation des cas de cancer de la prostate, dont quatre liés à une mortalité accrue.
- En analysant l’utilisation des pesticides sur une période de 10 à 18 ans avant l’apparition des cancers, les chercheurs ont constaté que certains produits, comme l’herbicide 2,4-D, souvent utilisé aux États-Unis, augmentent les risques.
- Parmi les quatre pesticides associés à la mortalité, seule la trifluraline est classée comme « cancérogène possible ».
Une nouvelle étude a identifié 22 pesticides systématiquement associés à l’incidence du cancer de la prostate aux États-Unis, et quatre d’entre eux sont également liés à la mortalité due à la maladie. Publié dans la revue Cancerces recherches pourraient mettre en lumière les disparités géographiques observées dans les taux de cancer de la prostate, et ainsi contribuer à une meilleure compréhension des risques environnementaux pour la santé.
Herbicides, fongicides, insecticides…
Pour arriver à ce constat, des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) ont analysé l’utilisation de 295 pesticides dans plusieurs comtés américains, en se concentrant sur une période d’exposition allant de 10 à 18 ans avant l’apparition du cancer. Ce décalage permet de mieux comprendre les effets à long terme, le cancer de la prostate étant généralement lent à se développer. Ainsi, l’utilisation de pesticides entre 1997 et 2001 a été comparée aux cas de cancer entre 2011 et 2015, et de même pour les périodes 2002-2006 et 2016-2020.
Parmi les 22 pesticides identifiés comme étant associés à une augmentation de l’incidence du cancer de la prostate, trois avaient déjà été mis en cause dans des recherches antérieures, notamment le 2,4-D, l’un des herbicides les plus utilisés aux ÉTATS-UNIS. Les 19 autres pesticides, qui n’ont pas encore été associés à ce type de cancer, comprennent une variété d’herbicides, de fongicides, d’insecticides et même un fumigant de sol (un type de gaz).
Une meilleure prévention du cancer de la prostate ?
Parmi les pesticides associés à une incidence plus élevée de cancer de la prostate, quatre d’entre eux se distinguent par leur lien avec la mortalité due à cette maladie. Il s’agit de trois herbicides (trifluraline, cloransulam-méthyl et diflufenzopyr) et d’un insecticide (thiaméthoxame). Étonnamment, seule la trifluraline est classée par l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis comme “Cancérogène possible pour l’homme”. Les trois autres sont considérés comme présentant un risque de cancérogénicité faible, voire non cancérigène.
“Cette recherche démontre l’importance d’étudier les expositions environnementales, telles que l’utilisation de pesticides, pour expliquer les variations géographiques observées dans les cas et les décès dus au cancer de la prostate aux États-Unis.”note le Dr Simon John Christoph Soerensen, auteur principal de l’ouvrage, dans un communiqué. En identifiant ces substances chimiques à risque, la recherche ouvre la voie à des actions préventives qui pourraient, à terme, réduire l’incidence de ce cancer chez l’homme.
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