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Daniel Rondot, opéré d’un cancer du poumon il y a douze ans, “va bien”

Daniel Rondot garde le sourire lorsqu’il évoque son parcours du combattant. Tout a commencé avec les premières cigarettes au début des années 70. »J’ai commencé à fumer dans l’armée quand j’avais 20 ans. Et puis aujourd’hui, j’ai 73 ans et j’ai arrêté 40 ans plus tard», explique l’ancien agriculteur haut-marnais, installé entre Langres et Is-sur-Tille. “En fait, j’avais un problème avec mes poumons. Et puis ça s’est bien passé», s’empresse-t-il d’ajouter. Et il explique ce qui lui est arrivé.

«Je me suis dit, il faut faire quelque chose.»

J’avais une tumeur au poumon. Le poumon a dû être retiré. Je pensais que c’était la fin», confie-t-il. Une tumeur découverte il y a douze ans, parce qu’il toussait seulement. Pire, “Au bout d’un moment, je crachais du sang. Alors là, je me suis dit, il faut faire quelque chose.“Il a donc été opéré le mois suivant au CHU de Dijon.”Ils m’ont enlevé le poumon gauche, mais je vais bien. Sauf qu’on a dû faire de la chimio et c’est ça le pire. C’est là qu’on se rend compte que l’on fait des bêtises depuis 40 ans.

Un voyage qui force le respect

De son côté, le président de l’ABIR (Association Bourguignonne des Insuffisants Respiratoires) Denis Clément affirme admiring Daniel Rondot’s journey. “Arrêt [de fumer] parce qu’on voit qu’un jour ou l’autre, ça peut être fatal. J’ai beaucoup d’admiration, cela s’est déroulé de la meilleure des manières pour lui. Mais il y a aussi de nombreux cas où, malheureusement, des personnes disparaissent et un certain nombre se retrouvent sur le bord des routes. C’est dramatique

Denis Clément, président de l’ABIR © Radio-
Élie Ducos

Pour Philippe Camus, professeur de pneumologie au CHU de Dijon et président du réseau Prévention Tabac, «c’est une très belle évocation de quelqu’un qui s’est arrêté trop tard parce qu’il était malade. Mais finalement, par hasard, car tout le monde n’a pas cette chance, alors qu’on pourrait encore le soigner en une intervention radicale que nos collègues chirurgiens ont fait. Il a encore perdu des années de tabac qui ne sert pas à grand chose, sauf à appauvrir les gens, car il y a peut-être le prix d’un tracteur agricole dans le tabac fumé inutilement.

Un cancer encore trop méconnu du grand public

La pneumologue au CHU de Dijon Marjolaine Georges explique que le cancer du poumon est encore diagnostiqué tardivement dans de nombreux cas. “Ce n’est pas un cancer pour lequel il existe encore une politique de dépistage institutionnelle et gouvernementale, contrairement au cancer du sein ou au cancer colorectal.« Le cancer du poumon débute généralement par un nodule pulmonaire, une petite tumeur qui va grossir petit à petit. Mais à ce stade de la maladie, cela ne donne aucun symptôme. D’où le fait que nous passons souvent à proximité. « Lorsque le nodule est devenu une masse plus importante, explique le spécialiste, cela provoquera des douleurs, un essoufflement ou des crachats de sang. Et souvent, malheureusement, à ce stade, la maladie se généralise et il y a des métastases. Malheureusement, nous traitons encore trop souvent des patients à un stade avancé de la maladie.» Un grand nombre de cas pourraient ainsi être évitésselon le professeur de pneumologie.

Pour Marjolaine Georges, pneumologue au CHU de Dijon, un grand nombre de cas de cancer du poumon pourraient être évités grâce au dépistage et à la prévention. © Radio-France
Élie Ducos

« Le Mois sans tabac est là pour dire ‘il est temps’ »

Cela semble difficile, mais ce n’est pas parce que vous avez essayé et échoué que vous ne pourrez pas réussir un jour.« Le professeur Philippe Camus est optimiste. « C’est une question de décision et le professionnel est là pour faire en sorte que cette décision perdure. Le mois sans tabac, il est là pour dire « c’est le moment ». Les fumeurs n’ont pas le courage de dire « nous commençons aujourd’hui ». plusieurs décennies pour devenir palpable et nous en souffrons.

“Il y a plein de belles choses sans fumer, c’est pour ça que je me lève le matin”

Daniel Rondot vit aujourd’hui avec un seul poumnous, et même s’il manque parfois un peu de souffle, cela ne l’empêche pas de faire du vélo. “Mais je suis anti-vélo électrique !», explique-t-il. «J’ai recommencé comme avant. Ce n’est pas trop mal. Nous devons ralentir car nous sommes un peu essoufflés. Quand je faisais les tests, on me disait : “des fois, il y a des gens qui ont deux poumons et qui ne soufflent pas mieux”. Une vie plutôt normale, donc. “J’admire la nature et je me dis que je ne devrais plus être là. Donc je l’apprécie. Quand vous fumez, vous êtes complètement accro. Même s’il y a plein de belles choses sans fumer, c’est pour ça que je me lève le matin, parce que j’aime être seule et je vais me promener. J’entends les petits oiseaux, c’est génial.

Le professeur Philippe Camus, qui a soigné et accompagné Daniel Rondot © Radio-France
Élie Ducos
 
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