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Nous démêleons le vrai du faux sur le cancer de la prostate

Avec 50 000 nouveaux cas par an, le cancer de la prostate arrive au premier rang en termes de fréquence.

Bien qu’elle bénéficie, notamment grâce à « Movember », mois de sensibilisation à cette maladie, d’une large médiatisation, de nombreuses idées reçues subsistent, qu’il s’agisse de l’incompréhension de la question du dépistage par dosage du PSA ou des risques des traitements, de l’impuissance et incontinence.

Sous l’impulsion du professeur Matthieu Durand, chef du service d’urologie au CHU de Nice, une conférence grand public sur le cancer de la prostate est organisée le 6 novembre.

Petit quiz pour tester vos connaissances avant cette journée.

Le cancer de la prostate est moins grave que les autres : vrai et faux

Le cancer de la prostate a en effet un taux de survie élevé (supérieur à 95 % à 5 ans), notamment lorsqu’il est diagnostiqué à un stade précoce.

Par contre, il est souvent de nature indolente ou à croissance lente ; dans de nombreux cas, elle progresse si lentement qu’elle ne provoque aucun symptôme ni complication grave pendant de nombreuses années. De nombreux patients meurent d’autres causes avant que leur cancer ne devienne cliniquement significatif.

En revanche, lorsqu’elle est détectée tôt grâce à des examens de routine, elle peut souvent être traitée avec succès par une intervention chirurgicale, une radiothérapie ou des traitements hormonaux. Même, pour les cancers dits à faible risque, bénéficiez d’une surveillance active simple (dosage PSA et IRM), sans traitement invasif.

Enfin, le cancer de la prostate étant souvent hormono-dépendant, les traitements hormonaux peuvent être très efficaces pour ralentir ou contrôler sa progression pendant des années.

Cette capacité à gérer la maladie sur le long terme renforce la perception selon laquelle elle est moins menaçante que les cancers qui ne bénéficient pas d’un traitement aussi ciblé et efficace.

Il existe néanmoins des formes agressives, heureusement moins fréquentes, qui peuvent métastaser rapidement. En particulier, les cancers familiaux de la prostate représentent 5 % des cancers, notamment ceux qui sont génétiques avec une mutation BRCA2 (comme les cancers du sein). Plus précoces et plus agressifs, ils nécessitent plus d’attention.

La chirurgie n’est pas systématique : vrai

S’il y a une dizaine d’années, la plupart des cancers de la prostate étaient encore opérés, c’est beaucoup moins vrai aujourd’hui grâce à la « surveillance active ».

La surveillance active concerne environ 30 à 50 % des cancers de la prostate diagnostiqués aujourd’hui. Elle s’applique principalement aux cancers peu agressifs (selon certains critères) qui évoluent lentement et qui ne provoquent pas de symptômes immédiats.

La surveillance active consiste à suivre régulièrement l’évolution du cancer sans traitement immédiat. Cette surveillance comprend des mesures régulières du PSA (tous les 3 à 6 mois), des examens IRM et/ou des biopsies périodiques de la prostate pour détecter tout signe d’évolution (les biopsies restent obligatoires).

Il s’agit d’une approche sécurisée pour les cancers à faible risque – la clé étant de sélectionner soigneusement les patients – qui permet d’éviter les traitements inutiles (chirurgie ou radiothérapie) et leurs effets secondaires, tout en gardant la possibilité d’une intervention rapide si le cancer devient plus agressif. .

Des études ont montré que la surveillance active n’augmente pas la mortalité à long terme pour les cancers moins agressifs, à condition de suivre un protocole strict et de rester vigilant.

Dépistage dès 45 ans : vrai

Si le dépistage du cancer de la prostate est recommandé à partir de 50 ans (et jusqu’à 75 ans) pour les hommes sans facteurs de risque, il doit être envisagé à partir de 45 ans, en cas d’antécédents familiaux ou si l’on est d’origine afro-antillaise. .

Les examens utilisés sont :

– Dosage du PSA (antigène spécifique de la prostate) : une prise de sang permet de détecter une augmentation de ce marqueur.

– Toucher rectal : pour évaluer la consistance de la prostate.

– IRM de la prostate : elle est de plus en plus utilisée.

La fréquence de ces examens dépend des premiers résultats et des recommandations médicales, mais un suivi annuel ou biennal est souvent recommandé.

Le médecin traitant en charge du dépistage : vrai

Le médecin traitant peut procéder au premier dépistage du cancer de la prostate, en prescrivant le dosage du PSA et en réalisant un toucher rectal.

Toutefois, si les résultats sont anormaux ou en cas de doute, il vous orientera vers un urologue pour des examens plus approfondis et des soins spécialisés. De plus en plus, le médecin généraliste prescrira également une IRM de la prostate.

Progrès majeur : vrai

Les avancées sont en effet nombreuses dans tous les domaines : radiothérapie ciblée, chirurgie robotisée (en forte croissance ces dernières années), surveillance active avec l’IRM, etc.

Concernant les cancers les plus agressifs, de nombreuses thérapies combinées, sans être curatives, permettent de vivre longtemps avec la maladie, tout en conservant un bon état de santé général et une bonne qualité de vie.

Problèmes d’érection inévitables : faux

Après un traitement contre le cancer de la prostate, 25 à 45 % des hommes peuvent éprouver des problèmes d’érection, en particulier après une prostatectomie radicale, même avec des techniques d’épargne nerveuse.

Le risque d’incontinence urinaire touche 5 à 12 % des patients, mais il s’améliore souvent avec le temps et les exercices de rééducation.

Il est essentiel de discuter des options de traitement et des stratégies de réadaptation avec votre urologue afin de minimiser ces effets secondaires.

Attention : d’autres causes de dysfonction érectile coexistent parfois chez les patients, comme le diabète ou des problèmes cardiaques par exemple. Cela fausse les résultats.

Parlons-en

Quand et pourquoi se faire tester ? Quel accompagnement ? Sexualité après traitement. Comment vivre avec… Tels sont les sujets qui seront abordés lors de la conférence intitulée « La prostate. Parlons-en, pour se protéger », organisée par le Professeur Durand.

Le 6 novembre à 18h à « Stockfish », Student House, 5 av. François Mitterrand à Nice. Entrée libre et gratuite. Parking à proximité. Arrêt de tramway « Vauban ».

 
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