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Forte hausse du nombre de cas de tuberculose au Québec

Le nombre de cas de tuberculose a fortement augmenté au Québec cette année, au point que le gouvernement a demandé une surveillance accrue de la situation.

D’après les données obtenues par La Revuele ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec fait état de 329 cas de tuberculose en 2024, un « excédent important » par rapport aux années pré-pandémiques.

Après avoir connu une baisse des cas pendant la pandémie en raison de l’énergie dirigée vers le coronavirus, la tuberculose, une maladie qui peut être mortelle si elle n’est pas traitée, a recommencé à se propager, et avec une augmentation significative. Le taux est passé de 2,36 pour 100 000 habitants à 3,95. Une augmentation de 43%.

La maladie contagieuse est « en excès » dans sept régions, dont Montréal, Laval et la Capitale-Nationale, mais c’est au Nunavik que la situation est la plus critique.

“Le taux est 100 fois supérieur à celui de la population générale – environ 500 personnes infectées pour 100 000 contre 2 à 5 cas – et 6 des 14 communautés connaissent des épidémies”, mentionne le Dr Yassen Tcholakov, chef clinique des maladies infectieuses à Kuujjuaq.

Le Dr Yassen Tcholakov est chef clinique des maladies infectieuses au Département de santé publique du Nunavik. On le voit ici à Kuujjuaq en 2023.

Photo fournie par Yassen Tcholakov

Une campagne de vaccination est en cours dans toutes les communautés du Nunavik.

Les migrants et les autochtones plus touchés

Le ministère précise que la maladie est plus souvent détectée chez les personnes nées à l’extérieur du Canada et chez les peuples autochtones.

« Parmi les cas où le lieu de naissance était connu, 76,7 % concernaient des personnes nées à l’extérieur du Canada, 16,9 % des Autochtones et 3,6 % des non-Autochtones nés au Canada », précise le ministère. en se référant aux statistiques de Santé Canada.

La surpopulation des logements dans les réserves autochtones serait un facteur de risque, étant donné que le bacille responsable de la maladie se transmet après un contact prolongé (au moins 12 heures) avec la personne malade. Le traitement aux antibiotiques est très long, de six à neuf mois. Un traitement préventif de trois mois est administré aux personnes ayant été en contact avec des malades pour éviter d’être contaminées.

Résistance aux antibiotiques

En 2023, l’Organisation mondiale de la santé a signalé que cette maladie était la deuxième cause de décès d’origine infectieuse après le COVID-19.

Le Dr Tcholakov ajoute que, dans certains pays comme l’Angola, le Bangladesh, la Mongolie et le Vietnam, nous sommes même confrontés à une souche résistante aux antibiotiques. Comme pour le coronavirus, de nouveaux variants de la tuberculose apparaissent et de nouveaux médicaments sont nécessaires pour limiter leur progression. Mais les sociétés pharmaceutiques ne consacrent pas les mêmes efforts et les mêmes budgets à la tuberculose qu’à la lutte contre le COVID-19.

Tuberculose au Québec : une augmentation de 43 % depuis la pandémie

2024 (jusqu’au 28 septembre) : 349 cas de tuberculose

Taux d’incidence : 3,95 pour 100 000 habitants

2023 : 292 cas

Taux d’incidence : 3,33 pour 100 000 habitants

Taux annuel de 2015 à 2019 (avant la pandémie) : 196 cas

Taux d’incidence : 2,36 pour 100 000 habitants

Augmentation enregistrée avant/après : + 43%

Source : MSSS

La tuberculose en bref

La tuberculose est une maladie à déclaration obligatoire au Canada et « tous les cas signalés font l’objet d’une enquête épidémiologique de santé publique ».

Elle est causée par le Mycobactérie tuberculeuse.

Sa forme active se développe le plus souvent dans les poumons, mais d’autres organes comme les ganglions lymphatiques, les reins et les os peuvent également être touchés.

Ses principaux symptômes sont :

  • une toux qui dure plus de 3 semaines, souvent accompagnée de crachats ;
  • fièvre;
  • grande fatigue;
  • perte d’appétit;
  • sueurs nocturnes;
  • perte de poids.

L’infection se guérit en prenant quotidiennement plusieurs antibiotiques (isoniazide, rifampicine, pyrazinamide et éthambutol) sur une période de six à neuf mois.

 
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