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Cette unité d’un hôpital niçois vient d’obtenir le label « Clip2 », un espoir accru pour les patients atteints de cancer

Il vient d’obtenir, en partenariat avec le CHU de Nice, le prestigieux label de certification « Clip ».2» (1) de l’Inca (Institut National du Cancer). Reconnue tant au niveau régional que national pour la qualité de son organisation et de la prise en charge des patients atteints de cancer, l’unité de phase précoce (UPP) du Centre Antoine Lacassagne, créée en 2017, fait désormais partie des 16 établissements en France ayant démontré leur compétence et leur dynamisme en matière clinique. recherche dans le domaine du traitement du cancer. Et plus particulièrement dans le domaine des essais cliniques de phase précoce.

Le Dr Esma Saada-Bouzid, oncologue médical et responsable de cette UPP, se réjouit d’obtenir ce label qui permettra à un plus grand nombre de patients d’accéder à des molécules innovantes.

« Les essais précoces offrent de nouvelles opportunités aux personnes atteintes de cancers avancés, leur permettant de bénéficier de traitements prometteurs en phase de développement, avant leur mise sur le marché. Ces molécules ont toutes montré leur activité anti-tumorale dans des études précliniques (modèles cellulaires et animaux), et peuvent désormais être explorées dans le cadre du traitement des cancers chez l’homme.

Aucun test chez des volontaires sains

Contrairement aux traitements d’autres pathologies, les thérapies antitumorales, du fait de leur capacité à détruire les cellules, ne peuvent pas être testées sur des volontaires sains, pour des raisons éthiques évidentes.

« Ils sont d’abord évalués sur des modèles cellulaires, puis sur des modèles animaux, et lorsque tous les voyants sont au vert – ce qui est le cas pour un petit nombre de molécules – nous étudions leur efficacité chez l’humain. » résume le Dr Esma Saada-Bouzid. Cette étape, très encadrée par une réglementation stricte, est cruciale car elle comporte encore de nombreuses inconnues.

« Il est essentiel de pouvoir anticiper et gérer les éventuels effets secondaires, y compris les plus graves, les spécialistes des différentes pathologies d’organes ainsi que les services de réanimation spécialisés. C’est pourquoi les essais de phase 1, qui constituent le premier passage des traitements de l’animal à l’homme, ne peuvent être réalisés que dans des centres agréés, spécialement formés et équipés pour assurer une gestion optimale de ces situations.

Doublement des tests

Si l’UPP propose actuellement une vingtaine d’essais de phase très précoce, le Dr Saada-Bouzid envisage, avec ce label Clip2pour bientôt doubler leur nombre. « Notre unité a été évaluée sur des critères organisationnels, quantitatifs et qualitatifs stricts. Cette distinction permettra logiquement de proposer davantage de nouvelles molécules, proposant ainsi des traitements de plus en plus personnalisés, que nous espérons plus efficaces et mieux tolérés par les patients. patients. »

Bon état général

Qui sont (seront) les candidats pour « tester » ces médicaments potentiels ? Tous ont en commun d’avoir plus de 18 ans (Local Clips n’a pas encore le label pédiatrique), qu’ils ont un cancer le plus souvent à un stade avancé, mais aussi qu’ils sont en bon état général.

« Il est essentiel, insiste l’oncologuepour pouvoir tirer le meilleur parti des traitements innovants et mieux gérer les éventuels effets secondaires. Après avoir donné leur consentement éclairé, ces patients, pour lesquels la médecine actuelle ne dispose pas encore de solution curative, ont alors la possibilité d’accéder à des thérapies de pointe.

« Grâce à une collaboration étroite avec leurs oncologues, que ce soit dans des établissements publics ou privés de la région Paca-Est ou en Corse, leurs dossiers nous sont transmis. Après une analyse approfondie de leur tumeur, notamment sur le plan génétique, nous « évaluons leur éligibilité à ces essais thérapeutiques prometteurs. Cette inclusion réduit également les déplacements, offrant un accès local à des soins innovants qui n’étaient auparavant disponibles que dans d’autres villes comme Marseille, Lyon ou Villejuif..

1. Centres de cancérologie en phase précoce labellisés.

“J’ai beaucoup de chance d’avoir pu participer à cet essai” : un patient soigné à Nice témoigne

Juillet 2020. Philippe, aujourd’hui âgé de 61 ans, est opéré à l’hôpital de l’Archet, à Nice, d’un mélanome au dos, déjà étendu aux ganglions lymphatiques au moment du diagnostic. « J’ai immédiatement bénéficié d’une immunothérapie destinée à prévenir une récidive. »

Malheureusement, le traitement ne parvient pas à empêcher la propagation de la maladie. Quelques mois difficiles se sont écoulés. Philippe est conscient qu’il se trouve dans une impasse thérapeutique.

Père d’un adolescent de 17 ans qui dépend entièrement de lui depuis le décès de sa mère quelques mois plus tôt, il s’inquiète pour son avenir, même s’il se sait condamné. “Je me suis dit : je vais mourir… Et j’ai pensé à mon fils.”

Et puis il y a cet appel de son dermatologue : «Nous avons un premier essai clinique à vous proposer.» Philippe ne s’inquiète même pas des risques potentiels : « Je n’avais rien à perdre, j’étais condamné. J’étais donc juste heureux qu’on me propose quelque chose.

Novembre 2023, Philippe est hospitalisé 24 heures au CAL UPP de Nice et reçoit les premières injections de la nouvelle association de médicaments. « Comme seul effet secondaire, j’ai eu une maladie pseudo-grippale pendant quelques jours. Depuis, je n’en ai plus. »

Plus de 9 mois se sont écoulés, la maladie a reculé : « Je sais bien que je ne suis pas encore sauvé, commente-t-il calmement. Mais j’ai déjà beaucoup de chance d’avoir pu participer à cet essai.

A ce jour, une trentaine de patients dans le monde ont été inclus, seules six places sont encore disponibles. “Il sera bientôt fermé et nous ne pourrons plus inclure de nouveaux patients”indique le Dr Esma Sader-Bouzid.

Mais, elle rassure immédiatement Philippe. Il peut continuer à être traité tant qu’il en bénéficie (pour l’instant, l’association thérapeutique testée est considérée comme un traitement chronique).

Et aujourd’hui, il n’a qu’un rêve : « Laissez-le fonctionner le plus longtemps possible pour que je puisse continuer à subvenir aux besoins de mon enfant… »

 
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