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« trouver le cancer avant qu’il ne nous trouve » mais une femme sur deux ne se fait toujours pas dépister en Occitanie

Chaque année, le mois d’octobre est marqué par une mobilisation nationale pour la lutte contre le cancer du sein. En Occitanie, même si les efforts ont été renouvelés pour sensibiliser toutes les femmes de 50 à 74 ans au dépistage organisé, le taux de participation reste insuffisant avec seulement 56,6% de femmes concernées en 2023. Quand le seuil recommandé au niveau européen est de 70%

Nombres

Plus que 61 000 nouveaux cas des cancers du sein en 2023. (+0,3% par an entre 2010-2023).
80 % les cancers du sein se développent après 50 ans.
1er cancer chez la femme.
33 % Les cancers chez les femmes sont des cancers du sein.
1re cause des décès par cancer chez les femmes.
Plus que 12 000 décès en 2018. (- 1,6% par an (2010-2018).
40 120 cancers détectés grâce au programme de dépistage organisé. (Soit 7,6 pour 1000 femmes dépistées en 2017-2018).
88 % taux de survie net standardisé à 5 ans pour les femmes diagnostiquées.

A l’occasion du lancement de la campagne de sensibilisation Octobre Rose en Occitanie, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, l’Agence Régionale de Santé, le Centre Régional de Coordination du Dépistage des Cancers Occitanie et le représentant des usagers France Assos Santé Occitanie se sont réunis pour faire le point sur le dépistage du cancer du sein.

Pour rappel, le dépistage organisé permet à toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans, sans symptômes ni facteurs de risque particuliers, de bénéficier d’une mammographie gratuite tous les deux ans.

Un million de femmes en Occitanie invitées au dépistage

« Lorsqu’il s’agit de cancer du sein, comme toujours, mieux vaut prévenir que guérir. Il ne faut pas avoir peur d’aller se faire dépister, les remèdes sont extrêmement formidables. Les progrès sont considérables »commence Didier Jaffre de l’ARS.

Le cancer du sein touche une femme sur huit au cours de sa vie. C’est plus fréquent chez les femmes. Une détection précoce est essentielle pour offrir les meilleures chances de guérison. Plus le cancer du sein est détecté tôt, plus il est facile à traiter et plus les chances de guérison sont élevées.

« Chaque année, un million de femmes en Occitanie sont invitées à se faire dépister par la CPAM. 56,6% répondent par un dépistage. Nous ne progressons pas, nous sommes revenus au chiffre d’avant la crise du Covid”poursuit Philippe Trotabas, coordinateur de la gestion des risques en Occitanie pour l’Assurance maladie. « Le taux n’augmente pas sur le long terme, c’est une vraie difficulté. Une femme sur deux est insuffisante. Derrière cela, il y a tellement de vies que nous ne pouvons plus sauver. »

Guéri dans 9 cas sur 10

Avec plus de 61 000 nouveaux cas en 2023 en France, le cancer du sein se classe au premier rang des cancers les plus fréquents, tous sexes confondus. L’incidence a augmenté en moyenne de 0,3% par an depuis 2010. La mortalité (12 100 décès estimés en 2018) diminue légèrement grâce aux progrès thérapeutiques certes, mais surtout à la précocité des diagnostics. Ce cancer peut être guéri dans 9 cas sur 10.

Un combat qui commence avant que la maladie ne soit déclarée

Commentaire ? « Tout d’abord en adoptant un mode de vie qui lutte contre les facteurs de risque de cancer : arrêter de fumer, limiter les boissons alcoolisées, manger équilibré et varié, bouger à tout âge et éviter les excès de poids »explique le Docteur Marie Bichara.
Ces bonnes habitudes de vie préviennent non seulement l’apparition de plus de 40 % des cancers, mais réduisent également considérablement le risque d’une éventuelle récidive.
La deuxième façon de lutter contre le cancer du sein est de “Trouvez-le avant qu’il ne nous trouve”. Et donc de se faire tester.

En matière de prévention, il s’agit également de réduire les inégalités, en s’adressant aux femmes les plus éloignées du système de santé, dans les zones rurales et les quartiers prioritaires de la ville, où la participation tombe à 44 %. L’approvisionnement n’est pas toujours bien assuré dans les zones sensibles. Il y a cependant une légère progression, puisqu’ils n’étaient que 39% en 2019.

Journées Mammobile et « santé des femmes »

Le mobile héraultais a démontré son efficacité. “Les Mammobiles sont un véritable atout à l’heure où les centres d’imagerie ferment. », soulève Marie Bichara, médecin du centre régional de coordination du dépistage.

Aujourd’hui, il se déplace dans certains secteurs du Gard, de l’Ariège ou de l’Aude, où le taux est le plus faible, où le taux de cancer est aussi le plus élevé. « L’Occitanie est une région très rurale. Nous pratiquons donc le « aller vers » via des journées « santé des femmes » qui permettent de dépister au plus près des personnes isolées, âgées ou en situation de précarité et de handicap, avec des radiologues partenaires. Nous en avons organisé 73 en 2023. Cette année, les 13 CPAM prévoient 38 rien qu’au mois d’octobre. explique le directeur de la CPAM Hérault, qui finance 43 associations de terrain à hauteur de 169 000 euros.

« Nous disposons actuellement d’une vingtaine de conseillers qui appellent les femmes concernées, mobilisent des radiologues pour obtenir des créneaux afin de fixer un rendez-vous. Nous avons passé environ 300 appels en trois semaines. 10% acceptés, ce qui n’est pas si mal ! Il est essentiel de maintenir cette dynamique tout au long de l’année.

De son côté, le Docteur Marie Bichara insiste sur la qualité du diagnostic, « Aujourd’hui la seconde lecture des images permet de récupérer 6 % des cancers. De plus, nous avons obtenu une dérogation pour la dématérialisation des images afin de faciliter le deuxième circuit d’analyse.

“La peur, ça fait mal, c’est dangereux, pas d’histoire…” : des freins toujours très puissants

Les femmes réticentes au dépistage évoquent le danger lié aux radiations. “Il y a eu une polémique à ce sujet” explique le docteur Bichara. « Dans les années 2000, on disait que la mammographie provoquait le cancer, cela préoccupait beaucoup de gens. Des études ont été réalisées. La première chose est que les mammographies d’aujourd’hui ne sont pas celles d’aujourd’hui. Il y a 20 ans. Ils sont beaucoup moins irradiants. Concernant la dose de rayons délivrée, entre 50 et 74 ans, cela fait 13 examens au total. La dose totale correspond à ce qu’elle aurait reçu avec un seul scanner thoracique. « En médecine, le risque zéro n’existe pas, mais nous ne sommes pas en sur-risque. Ne pas se faire dépister est bien plus dangereux.

« Peur du résultat, peur des radiations, ça fait mal, je n’ai pas le temps, je n’ai pas d’antécédents… ». Les obstacles sont tenaces, comme l’explique Laurence Pochard, membre bénévole de la ligue contre le cancer et représentative des usagers France Assos Santé Occitanie qui regroupe 110 associations agréées. « Tout le monde connaît le ruban rose. Le cancer du sein n’est plus un tabou. Il faut profiter de ce mois pour sensibiliser les proches et les amis, quelle que soit leur tranche d’âge. Il est de la responsabilité de chaque femme de prendre en charge sa santé.

 
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