Abengourou, 28 septembre 2024 (AIP) – Les membres du Comité local d’action sanitaire (CLAS) ont plaidé pour l’amélioration de l’accès aux soins et de la qualité des soins pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans la région d’Indénié-Djuablin, vendredi 27 septembre. 2024 lors d’un atelier organisé à la préfecture d’Abengourou.
Le CLAS de surveillance menée par la communauté (CLM) a identifié les défis et a appelé à la mobilisation des décideurs pour garantir des soins accessibles. Il a demandé à la direction régionale de la santé de renforcer l’implication des prestataires de soins (médecins, infirmiers et sages-femmes) dans la prise en charge du VIH dans les hôpitaux de référence.
Le CLAS a également appelé à une augmentation des ressources humaines dans ces centres de santé pour réduire la charge de travail des prestataires.
Le Comité a plaidé pour l’intégration de la loi VIH dans la sensibilisation communautaire et pour un diagnostic du circuit des patients. Il a demandé à la direction régionale de la cohésion sociale, de la solidarité et de la lutte contre la pauvreté, ainsi qu’à la direction régionale de l’emploi et de la protection sociale, de prendre en compte les PVVIH, les orphelins et les familles vulnérables dans les projets d’assistance.
Le Comité Local d’Action Sanitaire a demandé une subvention aux collectivités locales, notamment la mairie et le conseil régional, pour soutenir les groupes d’entraide et le CLAS a alors proposé un arrêté préfectoral pour formaliser le suivi des actions sanitaires.
Ce plaidoyer fait suite à l’engagement pris par 20 structures de l’Organisation de la Société Civile (OSC) de lutte contre le Sida, regroupées au sein du CLAS, pour améliorer la prise en charge des PVVIH lors d’un atelier tenu mercredi 25 septembre à Abengourou.
A Abengourou, selon le responsable du programme au CLM, Ramdé Issa, président de l’ONG Éveil, 0,6% des PVVIH ont déclaré avoir connu une pénurie d’antirétroviraux (ARV). En août 2023, environ 50 % des sites CLM signalaient une pénurie de kits de dépistage du VIH. Sur 32% des PVVIH inscrites à la CMU, seules 12,5% utilisent leur carte. Par ailleurs, 17,5% des PVVIH n’ont pas reçu de notification de leur résultat de charge virale, et 29,2% des PVVIH en couple n’ont pas partagé leur statut avec leur partenaire sexuel.
« Ces données montrent clairement des avancées notables dans la lutte contre le VIH/SIDA dans la région Indénié-Djuablin, mais elles mettent en lumière des dysfonctionnements et des problèmes qui persistent dans ce processus », a observé M. Ramdé. Il a souligné que c’est face à ces défis que les membres du CLM implorent les décideurs de prévenir les décès et d’améliorer les soins du VIH dans la région.
La Côte d’Ivoire est confrontée à une épidémie mixte de VIH, avec une prévalence de 1,82% parmi la tranche d’âge de 15 à 49 ans. Selon le Programme National de Lutte contre le Sida (PNLS 2023), les décès dus au Sida sont passés de 34 000 à 9 952 en 2022. L’épidémie reste cependant un problème majeur de santé publique.
Le pays a reconnu la nécessité de promouvoir la participation communautaire avec la création en 1996 du Comité national d’action sanitaire (CNAS) et des comités locaux d’action sanitaire, dont le rôle est d’assurer une participation communautaire efficace et d’élaborer des mesures de durabilité. Dans cette dynamique, l’ONG Éveil a mis en place, en novembre 2022, quatre comités locaux de suivi et d’accompagnement de l’action sanitaire en zone 3, regroupant les régions sanitaires de Gontougo, Indénié-Djuablin, Gbèkè et Poro.
(AIP)
nom/cma
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