vers des traitements de radiothérapie plus courts pour lutter contre le cancer du sein ? – .
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vers des traitements de radiothérapie plus courts pour lutter contre le cancer du sein ? – .

Selon les organisateurs de l'Esmo, le congrès annuel de la Société européenne d'oncologie médicale, une réunion mondiale de recherche qui se tient cette année à Barcelone (Espagne) jusqu'au mardi 17 septembre 2024, ses résultats pourraient bientôt conduire à un changement dans la prise en charge du cancer du sein.

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Cette étude de phase 3 a évalué 1 265 patients sur cinq ans et comparé les effets d’une radiothérapie standard de cinq semaines avec un nouveau schéma, dit « hypofractionné », c’est-à-dire raccourci à trois semaines.

Toutes ces femmes souffraient d’un cancer du sein avec atteinte ganglionnaire positive, ce qui signifie que la tumeur n’était plus localisée mais s’était propagée aux ganglions lymphatiques.

Certains patients de l’étude ont reçu des doses légèrement plus élevées à chaque séance, mais ont eu moins de rendez-vous au total.

“De par les études précédentes, on savait que l'efficacité d'une radiothérapie plus courte était la même en cas de tumeur localisée, mais pour les femmes avec une atteinte ganglionnaire, rien ne démontrait à ce jour qu'on pouvait raccourcir le nombre de séances”, explique à l'AFP Sofia Rivera, oncologue radiothérapeute et chef de service à l'Institut Gustave-Roussy, qui a présenté l'étude.

Pour réduire les séances à trois semaines, la dose de rayonnement a été légèrement augmentée à chaque fois.

« Quand on traite le sein mais aussi les ganglions lymphatiques, on s’attaque à des volumes beaucoup plus importants, qui incluent des tissus sains comme le poumon, le cœur ou l’œsophage », explique Sofia Rivera. Donc avec une dose plus élevée, on pourrait craindre davantage d’effets secondaires liés au traitement.

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« Gagner en qualité de vie »

Les résultats de l'étude ont balayé cette crainte : de plus, « on a un taux de survie globale, de survie sans récidive et sans métastase qui est encore meilleur » avec cette thérapie « hypofractionnée », se félicite l'oncologue.

Au vu de ces données, il est très probable que la radiothérapie raccourcie soit bientôt également proposée aux femmes atteintes d’un cancer du sein ganglionnaire positif, qui représente 30% des cancers du sein.

« Cela signifiera des traitements moins lourds, nous allons clairement vers une désescalade de la charge thérapeutique », s'enthousiasme Sofia Rivera.

La réduction du nombre de séances permettra en effet de limiter le nombre de déplacements des patients vers leur centre de traitement. « C'est un gain de qualité de vie », se réjouit l'oncologue. À la clé également : une réduction des listes d'attente, puisque des places se libéreront sur les appareils de radiothérapie, et un gain de ressources humaines.

Charlotte Coles, oncologue et professeure à l'université de Cambridge, a salué dimanche l'étude comme étant « vraiment importante », qui devrait permettre d'alléger « le fardeau des patients » et de « réduire les coûts des systèmes de santé ».

Cette étude s’inscrit dans un ensemble de recherches qui vont généralement dans la même direction.

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Une méta-analyse publiée la semaine dernière dans le British Medical Journal (BMJ), qui a rassemblé des essais portant sur plus de 20 000 patients, a conclu que l'administration de doses plus élevées par fraction de radiothérapie sur une période plus courte réduisait significativement le risque d'effets secondaires et améliorait la qualité de vie.

Pour le cancer du sein seul, les premières études ont montré que trois semaines de radiothérapie (15 séances) étaient aussi efficaces que cinq semaines (25 séances). Ensuite, d’autres études ont montré que cinq séances étaient aussi efficaces que 25 ou 15 séances.

La prochaine étape consistera à tester cinq séances sur une semaine pour les cancers du sein avec ganglions. Des études sont en cours mais il faudra attendre au moins cinq ans avant d'obtenir les premiers résultats.

 
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