L’ESSENTIEL
- Le test de glycémie « occasionnel », dans lequel le sang est prélevé par piqûre au doigt, est une méthode moins chère et plus rapide que le test de provocation orale du glucose (OGTT).
- Cependant, ce chiffre n’est pas fiable, car parmi les 99 femmes atteintes de diabète gestationnel, 71,7 % des cas n’ont pas été diagnostiqués.
- « Nous aimerions encourager les professionnels de la santé à promouvoir l’utilisation de la méthode de dépistage de la tolérance au glucose, plus précise », affirment les auteurs.
Lorsque la glycémie augmente pendant la grossesse et diminue après l’accouchement, on parle de diabète gestationnel. Ce trouble de tolérance au sucre a des répercussions sur la santé de la mère et de l’enfant. En effet, il augmente les risques d’hypertension artérielle liée à la grossesse, de prééclampsie, de décollement placentaire, d’accouchement prématuré, de poids élevé du nourrisson et d’hypoglycémie chez le bébé. C’est pourquoi il est important de dépister le diabète gestationnel afin de le traiter au mieux et de réduire les complications.
Si les femmes enceintes sont positives au test de glycémie simplifié, elles doivent faire l’OGTT
Pour diagnostiquer cette maladie, les autorités sanitaires recommandent de réaliser un test de charge en glucose par voie orale (HGPO) entre la 24e et la 28e semaine d’aménorrhée. Cette procédure en plusieurs étapes consiste à faire jeûner la future maman pendant 8 à 12 heures avant de procéder à une prise de sang, puis à boire une solution contenant une certaine quantité de glucose, et après un certain temps, une autre prise de sang est effectuée pour voir comment le corps métabolise le sucre.
Cependant, certains établissements de santé utilisent un test de glycémie « occasionnel » beaucoup plus simple, dans lequel le sang est prélevé par piqûre au doigt et analysé pour déterminer les niveaux de glucose une seule fois et à tout moment, sans tenir compte de ce que les femmes ont mangé auparavant ou du moment où elles l’ont fait, ce qui rend cette méthode à la fois moins chère et plus rapide. « Ce n’est que si les femmes obtiennent un résultat positif à ce test de glycémie simplifié qu’elles sont invitées à subir le test de charge de glucose par voie orale », ont déclaré des chercheurs de l’Université de Kobe (Japon).
Diabète gestationnel : 71,7 % des cas ne sont pas diagnostiqués par un test de glycémie par piqûre au doigt
Dans une nouvelle étude, ils ont voulu évaluer les problèmes de dépistage du diabète gestationnel à l’aide de mesures ponctuelles de la glycémie. Pour ce faire, les scientifiques ont recruté 763 femmes enceintes. En parallèle, ils ont combiné le test de glycémie simplifié et le test de charge de glucose oral dans un seul protocole pour toutes les participantes fréquentant leur centre. Ensuite, les volontaires, qui avaient eu un test d’hyperglycémie provoquée positif entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée, ont dû repasser le test de glycémie par piqûre au doigt pour déterminer combien de cas positifs auraient été manqués s’ils avaient utilisé uniquement le test par piqûre au doigt.
Selon les résultats publiés dans la revue Journal de recherche sur le diabèteParmi les 99 femmes qui ont finalement reçu un diagnostic de diabète gestationnel, 71,7 % présentaient dans leur premier échantillon sanguin des taux de glycémie qui auraient conduit à un diagnostic négatif. Pour voir l’ampleur de ce problème, l’équipe a également mené une enquête auprès des établissements de santé japonais. Elle a découvert que 43 % des personnes interrogées qui ont testé leur glycémie ne se sont appuyées que sur des tests occasionnels.
« Notre étude a confirmé que cette méthode de dépistage, largement utilisée en pratique, passe souvent à côté de la maladie qu’elle est censée détecter. (…) Nous souhaitons sensibiliser les professionnels de santé et les patients à ce danger et les encourager à promouvoir l’utilisation de la méthode de dépistage de la tolérance au glucose, plus précise », ont conclu les auteurs.
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