Invité de la chaîne publique de 20 heures, l’écrivain réagit à la tribune publiée dans « Libération » contestant son rôle de parrain du Printemps des Poètes 2024 et déplore d’être qualifié d’« extrême droite ».
“Comme c’est fatigué…” Invité ce dimanche 28 janvier sur le plateau de Laurent Delahousse pour promouvoir son nouveau livre, Avec les fées (Équateur), libéré le 10 janvier, l’écrivain voyageur de 51 ans a commenté la vive polémique au cœur de laquelle son nom est depuis la publication d’une chronique collective sur le site de Libérer le 18 janvier pour contester sa nomination comme parrain de l’édition 2024 du Printemps des poètes, qui se tiendra en mars. « Je me suis posé une question : quel est mon crime et qui sont mes juges ? il a avoué sur France 2.
Sylvain Tesson serait un « icône réactionnaire » pour les 2 000 signataires du texte, dont les auteurs Rim Battal, Baptiste Beaulieu, Chloé Delaume et Jean D’Amérique. Ce dernier croyait que son parrainage venait « renforcer la banalisation et la normalisation de l’extrême droite dans les sphères politique, culturelle et dans la société dans son ensemble. » Le Prix Renaudot 2019 pour la panthère des neiges (Gallimard) est un écrivain populaire, auteur de best-sellers, mais c’est aussi une figure de l’extrême droite littéraire comme le montre l’enquête du journaliste François Krug, Réactions françaises (Seuil, 2023). Tesson se situe dans la lignée de Jean Raspail, écrivain catholique monarchiste et traditionaliste, admiré des identitaires, décédé en 2020. Il était également proche de Dominique Venner, figure influente de l’extrême droite et militante de l’Algérie française passée par l’Algérie française. groupe néofasciste Jeune Nation.
Est-il vraiment un « icône réactionnaire », demande Delahousse ? « J’avoue bien que j’aime ce qui reste plutôt que ce qui s’effondre, je préfère admirer plutôt que me révolter… On pourrait dire que je suis réfractaire… Mais ils [les signataires, ndlr] ont trouvé un mot conformiste qui clôt le débat : extrême droite, déplore Sylvain Tesson. Justement, la poésie et la littérature sont ce que moi, pauvre naïf, je croyais être le lieu où tout est permis, où tout est possible, où tout se contredit, s’entrechoque, c’est ça la liberté. Cette controverse, a déclaré l’intéressé, qui a reçu le soutien de plusieurs ministres, est « symptomatique d’une incapacité à accepter que les choses puissent être autre chose que soi. »
Face au tollé, la directrice artistique des Rencontres de poésie, Sophie Nauleau, a annoncé sa démission, vendredi 26 janvier. “Le choix, ce que je suppose pleinementde Sylvain Tesson pour le parrain magique de « Grace » [le thème de l’édition] a déclenché une cabale surprenante, consternante, pour ne pas dire monstrueuse. Dans ce contexte, aucune parole n’étant audible, j’ai préféré réserver la mienne au silence. a-t-elle expliqué dans un communiqué. La polémique suscitée par la publication de la chronique a mis en lumière le fonctionnement de l’institution : entre nous, vision “poussiéreux” poésie et « gestion brutale » du directeur de cette association.
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