Souvent enveloppée d’un épais brouillard, la capitale du Vietnam n’échappe pas à sa triste réputation en ce début d’année 2025. Le 3 janvier, Hanoï arrive en tête du classement des grandes villes les plus polluées au monde établi par AirVisual, numéro un mondial de la surveillance. qualité de l’air, rapporte Reuters. Les niveaux de polluants PM2,5 – microparticules nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire – ont atteint 266 microgrammes par mètre cube, soit 15 fois la limite d’exposition quotidienne moyenne recommandée par l’OMS. “Nous, les personnes âgées, le ressentons très clairement lorsque nous souffrons de problèmes respiratoires qui entraînent des difficultés à respirer”, s’est plaint un habitant de Hanoï à Reuters. La puissance économique du Vietnam a été classée parmi les 10 capitales les plus polluées au monde par IQAir en 2023.
Pour réduire la pollution, la municipalité d’une des villes les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est souhaite augmenter la part des véhicules propres dans la ville. D’ici la fin de la décennie, la moitié des bus et la totalité des taxis circulant à Hanoï devront être électriques. Mais ce n’est pas tout. Dans cette mégalopole surpeuplée de 9 millions d’habitants et presque autant de scooters, l’arrivée du métro en 2021 a permis de désengorger un peu la circulation. La deuxième ligne de métro inaugurée en novembre dernier – après neuf ans de retard – contribuera également à réduire les embouteillages et donc les émissions de gaz à effet de serre.
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Parallèlement au développement des transports en commun, la ville « met également en place des mesures pour contrôler les activités génératrices d’émissions et de poussières en ville, notamment le brûlage des résidus de récoltes », assure le site vietnamplus. Ambitieuse sur le plan environnemental, Hanoï, qui signifie littéralement « ville dans les rivières », veut toujours interdire la circulation des motos dans les rues du centre-ville d’ici 2030.
-Si vous vous rendez dans le quartier historique de Hanoï, un habitat unique risque fort d’attirer votre attention : les maisons-tubes. Ces étonnantes habitations – appelées « nha ong » en vietnamien – construites en hauteur et en profondeur mais très étroites, entre 2 et 4 mètres, ne ressemblent à aucune autre. Caractérisés par l’étroitesse de leurs façades, ils sont utilisés aussi bien pour l’activité commerciale que pour la vie familiale. Il n’est pas rare de voir deux ou trois générations vivre ensemble dans cet espace. Ces maisons au style architectural atypique sont apparues à Hanoï au XIXème siècle lorsque les villageois arrivaient en ville pour vendre toutes sortes d’objets et de produits. L’espace étant limité, les maisons tubulaires sont nées. Pourquoi construire haut ? Car la taxe foncière est calculée au prorata du nombre de mètres linéaires de façade donnant sur rue. Avec ce type de construction, les habitants paient donc moins d’impôts.
La « rue du train » de Hanoï est un incontournable pour tout visiteur explorant la ville surnommée la « ville aux mille lacs ». Lieu emblématique de la capitale vietnamienne, la « rue du selfie » selon CNN, attire chaque année de nombreux touristes en quête de sensations fortes. Ici, les visiteurs peuvent prendre leur repas et siroter leur jus au bord des rails. Fermée aux piétons depuis 2019 pour des raisons de sécurité, la « rue du train » a rouvert en 2023 pour le plus grand plaisir des commerçants dépendants du trafic touristique. Craignant un accident, la municipalité a pris la décision de fermer cet axe étroit après avoir déploré les risques pris par des touristes irresponsables pour un selfie.
Ville millénaire fondée en 1010 et deuxième plus grande ville du pays derrière sa rivale du sud Hô Chi Minh Ville (anciennement Saigon), Hanoï, joyau du Nord, a conservé quelques vestiges de près d’un siècle d’histoire. présence française. Tout d’abord, comment ne pas évoquer l’Opéra de Hanoï ? Construit entre 1901 et 1911 par deux architectes français, le bâtiment est une reproduction « fantaisiste » de l’opéra Garnier de Paris. Autre symbole colonial, le Pont Long, longtemps nommé Pont Paul Doumer, du nom du gouverneur de l’ex-Indochine. Construit entre 1898 et 1903, l’édifice créé par la maison Daydé et Pillé de Paris, collaborateurs de Gustave Eiffel, fut longtemps le seul pont permettant d’enjamber le fleuve Rouge. La cathédrale Saint-Joseph, construite entre 1884 et 1886, s’inspire de Notre-Dame de Paris. Par contre, ça ne sert à rien de chercher des gargouilles, il n’y en a pas.