une nouvelle approche thérapeutique pour la retarder ?

L’ESSENTIEL

  • La mutation du gène huntingtine (HTT) devient toxique lorsque le nombre de répétitions CAG dépasse 150.
  • Cette expansion des répétitions tue lentement les neurones striataux, qui jouent un rôle dans diverses fonctions (cognitives, motrices et comportementales).
  • Les chercheurs espèrent que cette étude permettra le développement de nouvelles thérapies pour ralentir et prévenir la maladie.

En , 18 000 personnes sont touchées par la maladie de Huntington, selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (Inserm). Parmi eux, 6 000 présentent des symptômes, tandis que les autres sont asymptomatiques mais porteurs de la mutation héréditaire du gène huntingtine (HTT). C’est cette mutation qui est à l’origine de la maladie car elle provoque la mort des cellules cérébrales.

La maladie de Huntington impacte les neurones striataux à partir de 150 CAG

Habituellement, ce gène [HTT] comprend une séquence constituée de 35 répétitions d’un triplet de nucléotides (CAG), qui code pour l’acide aminé glutamine, peut-on lire sur le site de l’Inserm. Mais dans la maladie de Huntington, on observe une anomalie dans le nombre de répétitions de ce triplet. Schématiquement, plus le nombre de répétitions est important, plus la maladie apparaît tôt.»

Jusqu’à présent, les scientifiques ne savaient pas comment cette mutation provoquait la mort des cellules cérébrales. Mais une nouvelle étude, publiée dans la revue Celluleapporte la réponse. En effet, les chercheurs ont découvert le mécanisme par lequel cette mutation génétique héréditaire entraînait la mort des cellules cérébrales.

Pour ce faire, ils ont analysé le tissu cérébral de 53 personnes atteintes de la maladie de Huntington et de 50 autres qui n’en étaient pas atteintes. Ainsi, ils ont fait plusieurs observations et découvertes concernant les neurones striataux, qui jouent un rôle dans diverses fonctions (cognitives, motrices et comportementales) :

– Certains de ces neurones possédaient jusqu’à 800 CAG (alors que la plupart des recherches antérieures sur le tissu cérébral humain se concentraient sur des séquences de moins de 100 CAG).

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– Passer de 40 à 150 CAG n’a eu aucun impact sur la santé de ces neurones.

– Au-delà de 150 CAG, ces neurones étaient impactés, déformés et finissaient par mourir.

Pour les personnes touchées, les scientifiques ont donc découvert le mécanisme suivant : il faut plusieurs décennies pour atteindre 80 CAG. Ensuite, le taux d’expansion s’accélère rapidement (quelques années) jusqu’à atteindre 150 CAG. A partir de ce seuil, les neurones striataux meurent. Cela signifie que pendant 95 % de la durée de vie des neurones striataux, la mutation du gène HTT est inoffensive. Il se transforme lentement en une forme hautement toxique qui tue ensuite rapidement la cellule.

Vers des traitements potentiels pour prévenir cette maladie génétique

Nous en savions déjà beaucoup sur la maladie de Huntington avant de commencer ce travail, mais il y avait des lacunes et des incohérences dans notre compréhension collective, dit Bob Handsaker, l’un des auteurs, dans un communiqué. Nous avons pu reconstruire la trajectoire complète de la pathologie sur plusieurs décennies dans les neurones, ce qui nous donne potentiellement de nombreux moments différents où nous pouvons intervenir thérapeutiquement.»

Actuellement, la maladie de Huntington reste une pathologie incurable. Mais grâce à cette découverte, les scientifiques espèrent pouvoir développer de nouvelles thérapies. En effet, au lieu de cibler le gène HTT, une nouvelle approche pourrait consister à ralentir ou stopper l’augmentation des CAG.

 
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