Afin d’augmenter la motivation des patients souhaitant arrêter de fumer, certains proposent de les récompenser de diverses manières : avec de l’argent ou des bons d’achat, en un seul versement ou en plusieurs, pour récompenser les différentes étapes d’abstinence. atteint. Des interventions efficaces, selon une revue Cochrane publiée le 13 janvier. Dans certaines études, il était même demandé aux participants de se récompenser, en mettant de côté une somme d’argent qu’ils ne pouvaient récupérer qu’en restant abstinents pendant une période de temps donnée. Des initiatives de ce type ont déjà été tentées dans des entreprises, des cliniques ou des centres communautaires.
En 2019, une première revue Cochrane concluait qu’après six mois de suivi, les patients bénéficiant d’une incitation financière avaient environ 50 % de chances en plus d’arrêter de fumer, par rapport à ceux du groupe témoin (10,5 contre 7 %). Compte tenu des méfaits causés par la consommation de tabac, les auteurs ont conclu que les incitations financières pourraient faire partie d’une approche intégrée d’aide à l’abandon du tabac. Un autre point important soulevé par ces premiers travaux était que le taux de réussite était maintenu après la fin de l’incitation financière.
Un effet confirmé, notamment chez la femme enceinte
Dans cette nouvelle revue, les auteurs se sont concentrés sur les effets à long terme des programmes de santé. gestion des imprévus (c’est-à-dire consistant à récompenser les patients en fonction de leurs progrès) en population générale et chez la femme enceinte.
L’équipe s’est appuyée sur 48 études, dont 15 ne faisaient pas partie du corpus il y a 5 ans, totalisant près de 22 000 participants. La majorité (33) de ces études ont été menées aux États-Unis, dix en Europe, deux en Thaïlande, une aux Philippines, une à Hong Kong et une en Afrique du Sud.
Les patients bénéficiant d’incitations financières étaient 52 % plus susceptibles d’arrêter de fumer. En excluant les études offrant des récompenses au-delà de 6 mois de suivi, les chances de succès restaient 46 % plus élevées. Cela suggère que les effets des récompenses financières perdurent dans le temps.
-La valeur des récompenses reçues varie considérablement selon les études, allant jusqu’à 1 185 $ (environ 1 210 euros). Les auteurs n’ont pas mesuré de différence significative entre les études offrant de grandes ou de petites récompenses. Toutefois, compte tenu des niveaux de vie différents entre les pays où ont eu lieu les tests (50 euros n’ont pas la même valeur en Thaïlande et en Europe occidentale), ils se gardent bien de conclure. Par exemple, dans le contexte français, les patients du groupe témoin bénéficient déjà d’une incitation financière sous la forme d’une prise en charge des produits de remplacement par la sécurité sociale.
Enfin, les chercheurs ont analysé 14 études portant sur 4 314 femmes enceintes, dont une en France, deux au Royaume-Uni et 11 aux États-Unis. Les données de ces différentes études permettent de conclure que l’incitation financière a un effet encore plus important, puisque cette dernière est associée à une chance de réussite multipliée par 2,13.
“Il existe des preuves de haut niveau soutenant une amélioration des taux d’abandon du tabac chez les femmes enceintes recevant des récompenses financières, soulignent les auteurs. Ce taux de réussite est élevé, que ce soit avant la fin de la grossesse ou pendant la période post-partum. »