A la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre, François Bayrou, le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a appelé, ce lundi 13 janvier, à ne pas faire de compromis budgétaires « au détriment des finances publiques », précisant Il précise toutefois qu’il ne “craint pas, pour la France, une crise financière au sens grec du terme”.
“Nous sommes confrontés à une situation où il faut rechercher un compromis et il est tout à fait logique que le gouvernement le recherche”, a expliqué Pierre Moscovici sur BFMTV. “Mais cela ne doit pas se faire au détriment des finances publiques”, a-t-il ajouté.
Refusant de se prononcer directement au sujet d’une éventuelle suspension de la réforme des retraites, il a simplement rappelé qu’il fallait « réduire significativement nos déficits pour maîtriser notre dette ». “La réforme des retraites est à revoir, elle n’est pas parfaite, nous le savons depuis le début”, a-t-il commenté.
Difficultés, carrières longues, âge charnière… « on peut débattre de tout ça, mais nos retraites doivent être financièrement viables », a-t-il déclaré. « Il y a la question de savoir quel processus nous ouvrons pour que nos retraites soient financées. »
Toutefois, « je ne crains pas pour la France une crise financière au sens grec du terme », a-t-il expliqué. «Je ne crains pas l’arrivée du FMI. Je ne crains pas de sanctions immédiates de la part de l’Union européenne. En revanche, soyons clairs, nous risquons de sombrer peu à peu dans la crise. Sans réduire le déficit, « notre dette devient de plus en plus chère » et « quand on est très endetté, on ne peut pas investir dans l’avenir ».
Si le budget du gouvernement Barnier prévoyait « beaucoup de fiscalité » et « assez peu d’économies », le discours de politique générale de François Bayrou marquera « un équilibre », a-t-il estimé. Mais “il faut basculer du côté des économies”, a-t-il dit, d’autant que des “efforts” seront nécessaires “pendant au moins cinq ans”.