L’ESSENTIEL
- Sur 600 échantillons de sang prélevés par les vétérinaires sur des chats français, treize animaux se sont révélés positifs au virus H5N1, responsable de la grippe aviaire.
- Ce pathogène est transmis par les oiseaux contaminés, proies préférées de ces félins.
- Selon un virologue toulousain, la transmission du virus H5N1 à l’homme, par l’intermédiaire du chat, “reste rare”.
La grippe aviaire, une maladie animale très contagieuse provoquée par des virus grippaux de type A, continue de se propager activement dans le monde. Elle peut affecter de nombreuses espèces d’oiseaux sauvages, de compagnie et celles des zoos dans lesquels les épisodes de mortalité peuvent atteindre 100 %. Cependant, le virus s’attaque de plus en plus aux mammifères. Depuis que Pierre Bessière, virologue à l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne), surveille les agents pathogènes transmissibles d’une espèce à l’autre, il s’est récemment penché sur le cas des chats, dont les proies privilégiées sont les oiseaux potentiellement contaminés.
Sur 600 échantillons de sang de chats, « 13 animaux » sont positifs
Dans le cadre d’une étude, il a examiné des échantillons de sang prélevés sur des chats par des vétérinaires. « qui avait accès à l’extérieur. Au total, nous avons eu 800 échantillons, pour l’instant, il y en a un peu moins de 600 qui ont été analysés. Sur les 600, il y avait 13 animaux positifs. Deux chats errants et 11 chats possédés Si l’on extrapole nos résultats à la population totale, on arrivera à des données comprises entre 0,5 et 1 % de chats français ayant pu rencontrer le virus à un moment de leur vie. (…) Le chat est un animal qui vit à l’interface entre le monde domestique et le monde sauvage ; les chats qui ont accès à l’extérieur, à la campagne ou ailleurs, seront exposés aux oiseaux, d’autant plus qu’« ils chassent. C’est donc ce comportement prédateur qui va les mettre en contact avec le virus, via les oiseaux infectés.» a déclaré le spécialiste à France 3 Occitanie.
Selon TF1» qui a également interrogé le virologue toulousain, les chats porteurs du virus H5N1 ont une faible mortalité, mais souffrent de détresse respiratoire ou de convulsions. Face à ces résultats qui l’ont surpris, il rappelle que la grippe aviaire est «Beaucoup moins rare qu’on le pensait. Il y a donc un travail de sensibilisation à faire auprès des vétérinaires praticiens.
Le virus H5N1 « peut affecter les humains. Mais cela reste rare. »
Actuellement, le principal risque réside dans la transmission du virus au propriétaire de l’animal. En effet, Pierre Bessière souligne que “théoriquement”le virus responsable de la grippe aviaire peut être transmis à l’homme. « Les virus de la grippe mutent assez facilement et lorsqu’ils passent d’une espèce à une autre, ils acquièrent des mutations qui leur permettent de se multiplier plus facilement dans cette espèce. Ainsi, si un virus passe des oiseaux aux chats, des mutations sembleront s’adapter aux chats. Et si le virus peut s’adapter aux chats, il peut s’adapter aux mammifères, et donc il peut affecter les humains. Cela reste cependant rare.
Il va plus loin dans son explication : « Pour qu’un virus se transmette efficacement entre individus, il doit se multiplier au sein du système respiratoire. Un canard a une température corporelle d’environ 42 degrés, un chat de 38 degrés, et si l’on s’intéresse à la température de l’être humain, elle est de 37 degrés. La température de la trachée est de 33 degrés. Les souches de H5N1 qui circulent actuellement ne sont pas opérationnelles à cette température.
Grippe aviaire : 20 félins infectés sont morts dans un sanctuaire américain
Outre-Atlantique, la grippe aviaire fait également des ravages. En un mois, 20 des 37 félins du Wild Felid Advocacy Center, un sanctuaire pour grands félins de l’État de Washington, dont des lynx, des léopards et des tigres, sont morts après avoir été infectés par le virus H5N1. C’était “des félins plus âgés ayant des problèmes médicaux antérieurs et des félins plus jeunes et en meilleure santé.” Selon Mark Mathews, directeur du sanctuaire interrogé par le Washington Postles animaux pourraient avoir été contaminés de différentes manières, notamment en consommant de la viande ou de l’eau contaminées ou en entrant en contact avec des oiseaux infectés.