L’interdiction de l’avortement dans plusieurs États des États-Unis continue de faire des ravages. Dernière preuve en date au Texas, où de plus en plus de bébés sont retrouvés abandonnés dans les poubelles, les fossés, les camions poubelles et sur les trottoirs, rapporte le Washington Post.
L’interdiction de l’avortement au Texas, entrée en vigueur en 2021, est l’une des plus sévères du pays. Elle ne fait aucune exception, même en cas de viol ou d’inceste, laissant les femmes sans recours légal pour interrompre une grossesse non désirée. Ces interdictions drastiques ont eu des conséquences sociales et sanitaires dramatiques, notamment une augmentation de la mortalité infantile et des abandons morbides.
Selon les chiffres du Texas Department of Family Services and Protection, il y aura eu au moins 18 cas d’abandon d’enfants en 2024. Un chiffre deux fois plus élevé que celui documenté il y a dix ans, souligne le média américain. Le phénomène des abandons de nourrissons semble avoir pris des proportions inquiétantes, comparables à « une sorte d’épidémie »», commente un responsable de la police du comté de Houston, après la découverte cet été du corps d’un bébé dans un fossé, retrouvé par une équipe d’entretien paysager.
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Une des lois les plus restrictives
Ces abandons dramatiques sont l’une des conséquences de l’interdiction de l’avortement dans cet État, qui compte déjà le pourcentage le plus élevé de femmes sans accès aux soins médicaux du pays, sans compter l’accès indigne aux soins prénatals, notamment pour les personnes sans assurance privée. ou sans statut d’immigration.
En plus de l’augmentation des abandons d’enfants, le Texas, par exemple, a l’un des taux de natalité chez les adolescentes les plus élevés du pays, avec plus de 20 naissances pour 1 000 adolescents âgés de 15 à 19 ans, selon les données des Centres. du contrôle et de la prévention des maladies (CDC), contre 13,6 à l’échelle nationale. L’État a également le treizième taux de mortalité maternelle le plus élevé, avec environ 28 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Côté politique, l’évidence ne semble pas choquer. Au contraire, les dirigeants républicains de l’État ont préféré réduire davantage le financement destiné à la santé des femmes et aux soins de santé reproductive, aggravant ainsi la situation. Ils ont également supprimé les fonds destinés à une campagne de sensibilisation informant les mères des alternatives existantes si elles choisissent de ne pas garder leur enfant, rapporte le Washington Post. Et ce, alors même que l’État bénéficie d’un excédent budgétaire de plus de 30 milliards de dollars. Le fameux rêve américain.
