La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) se caractérise par une détérioration progressive de la macula, une zone située au centre de la rétine et vers le fond de l’œil. Cette dégénérescence entraîne une altération ou une perte de la vision centrale. Environ une personne sur sept de plus de 50 ans est touchée par la DMLA. Les causes sous-jacentes de la maladie restent mal connues, malgré la contribution de facteurs génétiques et environnementaux (âge, antécédents familiaux, tabagisme notamment).
La forme la plus courante de dégénérescence maculaire liée à l’âge est DMLA sèchequi conduit à une perte progressive de la vision et qui fait l’objet de cette étude. Cette forme de DMLA représente 90 % de tous les cas de DMLA et entraîne une déficience visuelle relativement légère ; cependant, environ 30 % des patients développent une perte de vision sévère associée à une DMLA humide dans les 10 ans.
L’autre forme, la DMLA humide se caractérise par le développement de vaisseaux sanguins fragiles alors que le corps tente de réparer la macula endommagée.
Les seuls traitements approuvés sont médicaments injectablesce qui peut entraîner des complications liées à leur méthode d’injection intravitréenne. De plus, leur efficacité pour restaurer la vision reste limitée. Ce candidat innovant sous forme de collyre représente donc un immense espoir pour le traitement de la DMLA sèche.
Bientôt un collyre pour la DMLA sèche
L’étude se concentre sur la voie de signalisation inflammatoire du récepteur Toll-like (TLR), connue pour jouer un rôle essentiel dans la pathogenèse de la DMLA. En extrayant des séquences peptidiques de dizaines de milliers de protéines présentant des structures similaires aux protéines TLR naturelles, les chercheurs ont pu constituer une bibliothèque de plus de 190 000 candidats-médicaments peptidiques. Le criblage de cette large bibliothèque leur a permis d’identifier plusieurs peptides candidats capables d’inhiber les interactions entre ces protéines. L’équipe a ensuite validé ces peptides sur des lignées cellulaires (in vitro) et sur des modèles animaux (in vivo) :
- l’efficacité thérapeutique des peptides a notamment été validé in vivo sous forme de gouttes ophtalmiques ; des modèles murins de DMLA sèche confirment un effet protecteur sur les cellules rétiniennes et une dégénérescence rétinienne significativement réduite ;
- Par rapport aux traitements par injection actuels, ce collyre à base de peptide semble pouvoir remplacer complètement ces thérapies injectables.
Restaurer la qualité de vie : Les gouttes oculaires sont la méthode préférée d’administration de médicaments par les patients souffrant de maladies et de troubles ophtalmiques, mais le développement de formulations ciblant la rétine, située dans le segment postérieur de l’œil, reste un défi.
Les expériences précliniques confirment que ce candidat peptide sous forme de collyre semble relever le défi.
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