L’ESSENTIEL
- Les personnes qui présentent des symptômes persistants de commotion cérébrale devraient consulter un physiothérapeute dès que possible.
- Les patients qui retardaient leurs séances présentaient des déficits plus persistants liés à l’équilibre et à la fonction motrice.
- Pour les chercheurs, il est important d’orienter les victimes de commotion cérébrale vers la physiothérapie le plus rapidement possible.
La plupart des patients se rétablissent naturellement d’une commotion cérébrale dans les 4 semaines. Cependant, 30 % des victimes ont des problèmes persistants. Selon une nouvelle étude de l’Oregon Health & Science University, suivre des séances de physiothérapie et de rééducation le plus tôt possible réduirait ce risque.
Les chercheurs ont en effet découvert que les victimes de commotion cérébrale ayant reçu une thérapie tardivement présentaient des symptômes et des troubles plus persistants, notamment au niveau de l’équilibre.
Commotion cérébrale : les problèmes d’équilibre peuvent persister
Pour cette étude publiée dans la revue Journal de physiothérapie et de réadaptationles chercheurs ont recensé 203 personnes souffrant d’une commotion cérébrale. Certains d’entre eux ont commencé les séances de physiothérapie une semaine après le diagnostic tandis que les autres ont dû attendre 6 semaines pour démarrer les séances. L’équilibre et les symptômes de ces deux groupes ont été évalués après six semaines de rééducation.
Résultats : les patients ayant débuté les séances plus tard présentaient des déficits plus persistants. Ils étaient liés à leur temps de réaction pour l’équilibre, à la fonction motrice (ou aux mouvements du corps pour effectuer des tâches) et à l’utilisation d’informations sensorielles (comme la vue et le toucher) pour l’équilibre.
“Cela signifie qu’ils ont des problèmes d’équilibre et ne réagissent pas aussi rapidement qu’une personne ayant un temps de réaction normal.”explique le professeur Laurie King, l’auteur principal de l’étude.
Une rééducation précoce aide le cerveau à retrouver son équilibre
La scientifique et ses collègues affirment qu’une rééducation plus précoce permet au cerveau de revenir à un état d’équilibre plus normal. En revanche, lorsque la physiothérapie est retardée, le cerveau tente de s’adapter à la blessure en compensant par une mauvaise utilisation des informations sensorielles. Cela amène l’organe à s’appuyer sur la vision pour son équilibre, et non plus sur son système vestibulaire.
« Il semble y avoir une fenêtre d’opportunité d’ici deux mois »précise Laurie King dans un communiqué. « Après ce délai, le cerveau compense d’une manière qui n’est pas bonne. Si la vision est votre stratégie pour maintenir l’équilibre et que vous êtes dans une pièce sombre, vous ne fonctionnerez pas très bien.
Le spécialiste ajoute que les patients ne sont pas toujours conscients du problème. « Nous avons des gens qui viennent nous voir et nous disent qu’ils vont bien »dit-elle. “Puis quand on les met au défi de tourner la tête en regardant un point fixe, ils disent : Wow, ça me rend malade.”
Pour les chercheurs, leurs travaux démontrent l’importance d’orienter le plus tôt possible les victimes de commotion cérébrale vers la physiothérapie et la réadaptation.