Un sanctuaire de l’État de Washington a perdu plus de la moitié de ses résidents en un mois. Il est désormais fermé au public pour endiguer la propagation de l’épidémie.
Après les oiseaux, le bétail et les humains, les félins ont également contracté la grippe aviaire. Au sanctuaire animalier Wild Felid Advocacy Center de Shelton, dans l’État de Washington, vingt félins sont morts en quelques semaines seulement de cette maladie infectieuse très contagieuse, qui touche dans un premier temps les oiseaux. Le refuge, qui accueille des félins mal soignés ou dont les propriétaires ne peuvent plus s’en occuper, a annoncé la triste nouvelle dans un communiqué publié sur Facebook.
Le virus a commencé à apparaître dans la population de pumas en novembre. Le sanctuaire précise que plusieurs félins de cette espèce ont développé des symptômes de type pneumonique. Le refuge précise cependant que certains félins étaient séparés par le même mur entre leurs habitats, mais n’interagissaient pas directement.
Le 23 novembre, l’un d’eux a finalement succombé à son infection, et plusieurs autres sont tombés gravement malades dans les jours qui ont suivi. Parmi la vingtaine de félins décédés depuis la mi-novembre, on compte un tigre du Bengale, quatre couguars, des lynx, des servals et plusieurs chats, espèce particulièrement vulnérable à la grippe aviaire, détaille le communiqué. Le dernier animal à mourir était un serval africain, vendredi 13 décembre.
“Dangereux”
« Nous n’avons jamais vécu une situation pareille. Habituellement, ils meurent de vieillesse. C’est un virus assez dangereux.a déclaré le fondateur et directeur du Wild Felid Advocacy Center, Mark Mathews, à New York Times . Il a indiqué que les félins sont particulièrement vulnérables à ce virus, qui provoque dans un premier temps des symptômes assez légers ressemblant à une pneumonie, mais qui progressent ensuite rapidement. Ils entraînent souvent la mort dans les 24 heures. Trois félins ont réussi à se remettre du virus mais l’un d’eux est resté dans un état critique mardi, a rapporté le directeur du centre.
Il ne reste plus que 17 survivants au sanctuaire, qui est en quarantaine et fermé aux visiteurs jusqu’à nouvel ordre. De nombreuses opérations de désinfection des enceintes sont en cours. « Nous devons revoir et désinfecter chaque habitat »» a annoncé Mark Mathews. « Toute paille ou matière organique doit être enlevée, mise en sac et brûlée, puis nous devons à nouveau désinfecter ». Le sanctuaire a déjà éliminé plus de 3 600 kilos de nourriture pour prévenir de nouvelles infections et a entamé un processus d’assainissement qui pourrait prendre des mois.
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Mark Mathews a également déclaré que le refuge travaillait avec les autorités pour déterminer l’origine du virus. À l’heure actuelle, ils pensent que des excréments d’oiseaux sauvages pourraient être tombés dans certains habitats ou que la viande utilisée pour nourrir les animaux aurait pu être contaminée. Une autre hypothèse est que les félins auraient chassé et mangé des oiseaux contaminés.
Nouvelle variante
Les animaux du parc semblent avoir été contaminés par le nouveau variant du virus de la grippe aviaire, H5N1. Depuis 2020, ce variant a provoqué un nombre de décès sans précédent parmi les oiseaux sauvages et les volailles dans de nombreux pays. « Touchant d’abord l’Afrique, l’Asie et l’Europe, le virus s’est propagé à l’Amérique du Nord en 2021, puis à l’Amérique centrale et à l’Amérique du Sud en 2022 »détaille l’Organisation mondiale de la santé. « Entre 2021 et 2022, l’Europe et l’Amérique du Nord ont connu leur épidémie de grippe aviaire la plus longue et la plus forte, caractérisée par une persistance inhabituelle du virus dans les populations d’oiseaux sauvages ».
Le Département de la Pêche et de la Faune de Washington a déclaré dans un communiqué plus tôt ce mois-ci que les infections par la grippe aviaire dans “beaucoup” oiseaux sauvages cet automne et a confirmé que deux couguars étaient porteurs du virus H5N1 dans le comté de Clallam, Washington.
Cette année, de nombreuses vaches laitières ont également été testées positives pour le virus N5H1 dans la plupart des 645 troupeaux de Californie. Au moins 61 cas humains ont été signalés aux États-Unis depuis avril 2024, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). La plupart des personnes touchées présentaient des symptômes légers, mais un enfant a été testé positif en novembre et un cas grave a conduit à l’hospitalisation d’un homme ce mois-ci en Louisiane.
