Démystifier la science | Les effets des aliments ultra-transformés

Démystifier la science | Les effets des aliments ultra-transformés
Démystifier la science | Les effets des aliments ultra-transformés

Chaque semaine, notre journaliste répond aux questions scientifiques des lecteurs.

Les aliments hyper-transformés, hyper-glucidiques et hyper-chimiques augmentent-ils les cas de TDAH et d’allergies chez les enfants ?

Marie- Guérin

Des études existent, indique Michèle Iskandar, chercheuse en nutrition à l’Université McGill. Mais ils sont préliminaires.

Les aliments ultra-transformés ont fait la une des journaux cet automne car Robert F. Kennedy Jr., que Donald Trump veut nommer secrétaire d’État à la Santé, veut les interdire des programmes d’aide alimentaire aux familles et aux écoles aux États-Unis.

Une consommation élevée d’aliments ultra-transformés est associée au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) ainsi qu’à des problèmes allergiques, comme la dermatite atopique (eczéma) et l’asthme, explique M.moi Iskandar. Mais la plupart des études qui établissent ce lien « n’ont pas pris en considération des facteurs importants comme le niveau d’éducation, le statut socio-économique ou des variables de style de vie, comme le - passé devant un écran, la qualité du sommeil, la sédentarité ou l’activité physique », tempère-t-elle.

Les chercheurs utilisent le terme « associé » lorsqu’ils ne savent pas si un facteur (en l’occurrence une consommation excessive d’aliments ultra-transformés) provoque un problème de santé (TDAH par exemple), ou en augmente l’intensité.

Les personnes atteintes de TDAH peuvent également être plus susceptibles de manger beaucoup d’aliments ultra-transformés.

A titre de comparaison, Mmoi Iskandar a mené deux revues de la littérature sur les liens entre le TDAH et les aliments ultra-transformés, et entre le TDAH et le - passé devant un écran. La première recherche a abouti à 17 études ; la seconde, sur 208 études. Ces résultats peuvent indiquer un manque de recherche sur la nutrition ou l’existence de liens plus étroits entre le TDAH et le - passé devant un écran.

Énergie

Pour l’instant, les recherches sur les aliments ultra-transformés n’ont pas réussi à démontrer – hors de tout doute – qu’ils posent un problème en tant que tel, selon Stéphanie Chevalier, professeure et chercheuse en nutrition à l’Université McGill. Comme ces aliments sont digérés rapidement, les personnes qui en consomment beaucoup ont tendance à en manger davantage. Ils sont donc pour le moins nocifs car ils conduisent à consommer trop de calories, ce qui conduit à l’obésité.

Comment définit-on un « aliment ultra-transformé » ? M.moi Chevalier mentionne l’échelle brésilienne NOVA, qui décrit quatre catégories d’aliments selon leur degré de transformation. La plupart des aliments en conserve sont au niveau 3. Les aliments ultra-transformés sont au niveau 4.

Selon Marion Nestlé, nutritionniste émérite à l’Université de New York, « si une cuisine normale ne peut pas produire un aliment, cela signifie qu’il est ultra-transformé ».

Consultez l’échelle NOVA

Laboratoire métabolique

Un ancien chercheur montréalais est celui qui a réalisé les études humaines les plus approfondies au monde sur les aliments transformés. Kevin Hall, des National Institutes of Health (NIH) du gouvernement américain, a fait son doctorat à l’Université McGill ; il a suivi 20 adultes pendant 4 semaines, 24 heures sur 24, mesurant avec une précision maniaque l’énergie qu’ils absorbaient et dépensaient, allant jusqu’à enregistrer leurs expirations pendant la nuit. Les patients ont dû vivre pendant tout ce - dans le « laboratoire métabolique » du NIH.

“Nous avons constaté que les personnes qui consomment davantage d’aliments ultra-transformés ont tendance à manger davantage et à consommer plus de calories”, explique Hall. Nous menons actuellement une autre étude pour comprendre pourquoi. »

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Apprendre encore plus

  • 24 %
    Proportion de calories attribuable à la consommation d’aliments ultra-transformés, parmi les 20 % de Canadiens qui en consomment le moins

    Source : Appétit

    76 %
    Proportion de calories attribuable à la consommation d’aliments ultra-transformés, parmi les 20 % de Canadiens qui en consomment le plus

    Source : Appétit

 
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