Un quart de siècle après avoir été observée pour la première fois chez des volailles à Hong Kong, et trois ans après avoir commencé à infecter des dizaines d’espèces de mammifères à travers le monde, la grippe H5N1 s’est en effet propagée, depuis mars dernier, dans les élevages de bovins aux États-Unis, augmentant ses contacts quotidiens avec les humains.
Ce qui n’arrange pas les choses, c’est que depuis mars dernier, les agriculteurs américains se sont souvent montrés hostiles à l’idée de laisser les vétérinaires procéder à un dépistage systématique de leurs animaux ou de leurs salariés, ce qui ne donne qu’une idée partielle de la dispersion des animaux. le virus. Au 11 décembre, il y avait officiellement 58 cas de H5N1 chez les Américains, dont 32 en Californie. La plupart ne présentaient que de légers symptômes.
Dans deux cas, ainsi qu’un autre en Colombie-Britannique — qui a dû être hospitalisé en novembre dans un état critique — il s’agissait de jeunes qui n’avaient eu aucun contact connu avec une ferme, faisant craindre une contamination « communautaire » – c’est-à-dire provenant d’un un être cher, et non d’un animal. Ce dernier détail rappelle qu’un virus peut se transmettre d’un animal à un humain et s’arrêter là, car il n’a pas la capacité de se transmettre dans cette nouvelle « espèce ». Mais le pire des cas que redoutent les épidémiologistes est qu’il suffirait d’une seule mutation pour que le virus H5N1 puisse bientôt se transmettre entre humains. Recherche publiée début décembre dans la revue Science a identifié avec précision cette éventuelle mutation, dans une protéine présente à la surface du virus, mutation qui l’aiderait à « s’accrocher » aux cellules humaines.
On ne sait pas si la mutation se produira réellement un jour. Mais cela renforce la nécessité, en 2025, d’un dépistage systématique dans les élevages bovins, ce qui, en 2024, restait théorique.
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