Une étude publiée dans Vieillissement naturel le 9 décembre 2024 et mené par une équipe chinoise a mis en évidence plusieurs protéines liées au vieillissement cérébral. Leur étude permettrait de mieux comprendre un phénomène de plus en plus important dans nos populations vieillissantes.
À l’heure où les promesses d’une jeunesse éternelle sont toujours plus présentes au sein d’une population de plus en plus âgée, des chercheurs viennent de découvrir des marqueurs permettant de mesurer l’âge du cerveau.
Publié dans le journal Vieillissement naturel 9 décembre 2024, une étude menée par le scientifique Wei Cheng et son équipe a identifié 13 protéines associées au vieillissement cérébral. La concentration de ces protéines dans le sang varie dans le - et atteint des sommets à différents âges (57, 70 et 78 ans). Ces pics indiqueraient probablement des moments clés de la santé du cerveau humain.
Biomarqueurs sanguins liés à l’âge du cerveau
Parmi les protéines mises en avant, BCAN, Brévican de son nom complet, et GDF15, Facteur de différenciation de croissance 15sont les deux protéines qui ont démontré le plus de liens avec la démence, les accidents vasculaires cérébraux et les fonctions motrices. L’étude indique que « La dérégulation du BCAN a affecté plusieurs structures corticales et sous-corticales ».
Pour mener cette étude, Wei Cheng et son équipe ont utilisé les données d’imagerie cérébrale d’environ 10 000 personnes âgées de 45 à 82 ans ainsi que l’analyse du protéome (c’est-à-dire l’ensemble des protéines synthétisées par une cellule) d’environ 4 500 personnes.
Avec une population âgée croissante, il est aujourd’hui essentiel de comprendre les mécanismes du vieillissement cérébral. Un cerveau âgé développe plus souvent des troubles neurodégénératifs et il n’existe pas de thérapies réellement efficaces contre ces maladies. ” Les troubles neurodégénératifs et les maladies cérébrovasculaires étant des manifestations courantes du vieillissement cérébral, l’identification et l’intervention précoces du vieillissement cérébral constituent une stratégie prometteuse dans la prévention des troubles neurodégénératifs. », est-il expliqué dans l’étude.
Une méthode » accessible, rentable et peu invasif »
Bien que d’autres recherches aient déjà identifié des marqueurs d’imagerie cérébrale et histologiques (liés aux tissus), peu de marqueurs moléculaires ont été identifiés comme étant liés au vieillissement cérébral. L’avantage d’avoir des biomarqueurs mesurables dans le sang, c’est que c’est une méthode d’identification” accessible, rentable et peu invasif ».
D’autres études seront nécessaires pour étudier ces protéines. Premièrement, élargir la population étudiée à tous les âges et à toutes les ethnies (l’étude s’étant concentrée sur une population européenne plutôt âgée). Ensuite, déterminer s’il est intéressant de cibler ces protéines dans des thérapies cherchant à ralentir le vieillissement cérébral.
Une progression vers une jeunesse cérébrale, sinon éternelle, du moins prolongée.