Pourquoi les diagnostics d’IST augmentent-ils alors que les jeunes ont moins de relations sexuelles ?

Pourquoi les diagnostics d’IST augmentent-ils alors que les jeunes ont moins de relations sexuelles ?
Pourquoi les diagnostics d’IST augmentent-ils alors que les jeunes ont moins de relations sexuelles ?

Parmi les 18-24 ans ayant déjà eu des relations intimes, 28% déclarent ne pas avoir eu de relations sexuelles au cours de l’année écoulée, contre seulement 5% en 2006. ©Belga Images

En , un phénomène inquiétant se dessine : « récession du sexe ». Derrière ce terme, une réalité frappante : les Français, notamment les jeunes, ont moins de relations sexuelles que les générations précédentes. Parmi les 18-24 ans ayant déjà eu des relations intimes, 28 % déclarent ne pas en avoir eu au cours de l’année écoulée, contre seulement 5 % en 2006. Selon une étude de l’IFOP, de plus en plus de Français privilégient le plaisir solitaire au plaisir partagé. joies. Cela ne signifie pas pour autant que la jeune génération soit puritaine : la diversité des pratiques sexuelles s’accroît et l’âge moyen du premier rapport sexuel ne cesse de baisser au fil des décennies.

Attention aux conclusions hâtives

Cependant, la sexualité partagée est en déclin. Les causes sont sans doute multiples, mais le principal coupable est omniprésent : l’écran qui semble plaire davantage aux jeunes. Paradoxalement, les diagnostics d’IST (infections sexuellement transmissibles) continuent d’augmenter, malgré une prévention croissante dans les écoles et dans la culture populaire. Par exemple, la série Éducation sexuelle a récemment connu un immense succès. Alors pourquoi ces augmentations et devrions-nous nous inquiéter ? Pas nécessairement.

Tout d’abord, cela n’est pas forcément synonyme d’augmentation des infections, mais peut-être plutôt le signe que le dépistage devient progressivement un réflexe. Cependant, la propagation des IST reste préoccupante, comme le souligne Raoul Thelen, coordinateur de l’EVRAS (Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) : « Les jeunes se protègent de moins en moins. En France, les préservatifs externes sont gratuits pour les jeunes jusqu’à 26 ans. Chez nous, ils sont remboursés par la mutualité. Mais encore faut-il être informé, et si vous êtes couvert par la mutuelle des parents, il faut aussi être à l’aise avec l’idée qu’ils puissent découvrir que vous êtes sexuellement actif.»

Le vol, synonyme de viol

Et il ne suffit pas d’avoir un préservatif, il faut aussi savoir comment l’utiliser. Pas facile alors que la sexualité reste un sujet tabou pour de nombreux jeunes. « Lors de mes présentations dans les écoles, j’entends souvent des jeunes hommes dire que ‘il suffit de se retirer avant l’éjaculation’, ou encore que ‘les préservatifs sont trop serrés et gâchent le plaisir’. De leur côté, les jeunes femmes disent parfois céder à la pression de leur petit ami ou de leur ami sexuel pour ne pas utiliser de préservatif.

Plus grave encore, le phénomène de furtivitéqui consiste à retirer le préservatif à l’insu de son partenaire lors des rapports sexuels. “C’est considéré comme un viol par les tribunaux car il constitue une violation du consentement.” Raoul Thelen s’attache donc à déconstruire les mythes autour du préservatif. “Il existe une multitude de modèles : certains très fins, d’autres côtelés pour intensifier les sensations.”

Informez anonymement vos partenaires

La clé est de mettre en place de nouvelles mesures selon ce formateur EVRAS. « Il faut renforcer la prévention et rendre les moyens de protection gratuits pour les jeunes. Il est également essentiel de rendre les préservatifs plus visibles, notamment dans la pornographie.» En attendant, mieux vaut prévenir que guérir, et les solutions ne manquent pas : vaccination contre les hépatites A et B, le papillomavirus, dépistage, ou encore traitements préventifs en cas d’urgence.

Et s’il est déjà trop tard, n’hésitez pas à prévenir vos partenaires. Si cela vous met mal à l’aise, il existe des services pour leur envoyer des SMS de manière anonyme ici.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La prévalence du VIH en Algérie reste faible
NEXT L’exposition photos « Humainement possible – vaccination pour tous » à Antsirabe