un duo gagnant au Burkina Faso – .

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Au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Kossodo, dans le district sanitaire de Nongr-Masom, Céline Tiendrébéogo, agente de santé communautaire (ASBC), et sa compagne Azara Tiendrébéogo, s’apprêtent à distribuer des médicaments contre la bilharziose et à identifier les enfants zéro dose. Leur mission débute à 7 heures du matin, le lundi 20 mai. Elles sillonnent des quartiers précaires, où de nombreux enfants n’ont pas accès aux soins de santé et échappent aux campagnes de vaccination de routine.

La schistosomiase, également connue sous le nom de bilharziose, est une maladie parasitaire qui touche plus de 250 millions de personnes dans le monde, principalement dans les régions tropicales et subtropicales où l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux soins de santé est souvent limité. La bilharziose est causée par des parasites du genre Schistosomaqui se transmettent à l’homme par contact avec de l’eau douce contaminée.

Au Burkina Faso, la prévalence de la maladie varie entre 4% et 75% selon les districts sanitaires. Cette maladie entraîne une morbidité élevée, touchant particulièrement les enfants des communautés vulnérables.

Ils s’arrêtent chez la famille Zongo. Habibou Zongo accepte que le produit, le praziquantel, soit administré à ses trois petits-enfants. Selon leur taille, ils ont reçu chacun entre un et trois comprimés à prendre sur place.

La campagne de traitement de masse contre la schistosomiase a démontré l’efficacité d’une approche combinée pour protéger la santé des enfants. En s’attaquant à la fois à une maladie parasitaire et à la question de la vaccination, les autorités sanitaires burkinabè espèrent briser le cycle de la maladie et offrir un avenir meilleur aux enfants les plus vulnérables.

Elles rencontrent Aicha Kaboré et ses deux enfants, déplacés internes, qui vivent dans ce quartier précaire depuis plus de deux ans. « Mes enfants, âgés de 2 et 5 ans, n’ont jamais reçu aucune dose de vaccins, encore moins de traitement contre la bilharziose », confie-t-elle. C’est pourquoi elle qualifie de « bénéfique » la visite de l’équipe de l’ASBC, car ses enfants ont pu bénéficier de soins de santé adéquats et rattraperont bientôt leur retard vaccinal. Ils ont été orientés vers la CMA pour recevoir les premières doses de vaccins de leur vie.

L’efficacité d’une approche combinée

« Nous devons combattre la schistosomiase au sein de nos communautés, en particulier chez les enfants zéro dose », a déclaré le Dr Bertrand Somé, médecin-chef du district sanitaire de Nongr-Masom, au nord-est de la capitale.

En effet, les enfants zéro dose, ceux qui n’ont jamais reçu de vaccin, sont souvent issus des mêmes communautés vulnérables où la schistosomiase est endémique. Ces enfants sont non seulement exposés aux risques de maladies évitables par la vaccination, mais aussi aux infections parasitaires comme la schistosomiase, ce qui accroît leur vulnérabilité sanitaire.

La campagne de traitement de masse contre la schistosomiase a démontré l’efficacité d’une approche combinée pour protéger la santé des enfants. En s’attaquant à la fois à une maladie parasitaire et à la question de la vaccination, les autorités sanitaires burkinabè espèrent briser le cycle de la maladie et offrir un avenir meilleur aux enfants les plus vulnérables.

Selon le Dr Bertrand Somé, médecin-chef du district sanitaire de Nongr-Masom, le district a enregistré 43 cas de bilharziose en trois ans.
Crédit : Abdel Aziz Nabaloum

Le responsable du Programme élargi de vaccination (PEV) du district sanitaire de Nongr-Massom, à Fissi Congo, affirme que de nombreux enfants zéro dose ont été retrouvés lors des campagnes de traitement contre les maladies parasitaires dans les zones précaires. Il ajoute : « La non-vaccination d’un enfant le rattrape toujours. Il est vulnérable aux maladies. Or, les vaccins permettent aux enfants qui les ont reçus de développer une forme d’immunité contre plusieurs maladies. Donc, en plus de lutter contre la bilharziose, nous luttons également contre les maladies infectieuses. »

L’équipe d’agents de santé communautaire poursuit son périple dans les rues de Kossodo. Dans la famille Ilboudo, Salim (2 ans) et Hamado (5 ans) n’ont jamais été vaccinés depuis leur naissance. « Ils n’ont même pas de carnet de vaccination. Nous allons donc les orienter vers le centre de santé pour corriger cette anomalie. En plus de traiter la bilharziose, notre mission est aussi d’identifier les enfants zéro dose pour les immuniser contre différentes maladies », explique Céline Tiendrébéogo.

« Nos équipes sortent avec les médicaments et les vaccins, font du porte-à-porte, vont dans les écoles, les marchés, les lieux de culte… pour les administrer à nos cibles. Quand nous rencontrons des enfants zéro dose, nous les orientons vers le centre de santé pour mettre à jour leur calendrier de vaccination », explique Azara Tiendrébéogo.

La mère des deux jeunes enfants se réjouit : « Je n’hésiterai pas à me rendre au centre de santé pour que mes enfants reçoivent enfin leur première goutte de vaccin pour renforcer leur santé. L’agent de santé m’a sensibilisée et j’ai réalisé qu’en les vaccinant, ils éviteront de nombreuses maladies », confie-t-elle.

Une nécessaire convergence des luttes

Bien que les résultats de la campagne soient encourageants, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l’objectif d’éliminer la schistosomiase et de vacciner tous les enfants.

Venue de Titao suite aux exactions des terroristes, la famille Sangaré s’est d’abord réfugiée à Ouahigouya avant de s’installer dans la périphérie de Ouagadougou, dans une maison délabrée. « Je n’ai pas les moyens d’aller dans un centre de santé, donc mes deux enfants sont régulièrement malades. Les agents de santé m’ont parlé des bienfaits de la vaccination. Désormais, je vais vite aller faire vacciner mes enfants, qui n’ont jamais reçu de vaccins depuis leur naissance », confesse Maimouna Sangaré, leur mère.

Ces enfants zéro dose rattraperont bientôt leur retard en matière de vaccination.
Crédit : Abdel Aziz Nabaloum

Rabiatou Sawadogo, 4 ans, n’a jamais été vaccinée contre aucune maladie. Enfant zéro dose, elle a été identifiée par l’équipe médicale. Sa mère est également heureuse de savoir qu’elle pourra bénéficier des vaccins du Programme élargi de vaccination (PEV). « Je ne savais pas que les vaccins étaient gratuits. De plus, je suis pauvre. C’est ce qui m’a empêché de vacciner mes enfants. Désormais, tous mes enfants seront vaccinés », confie-t-elle.

La campagne de traitement de masse contre la schistosomiase a été une opportunité pour réduire le nombre d’enfants non vaccinés, selon Estash Yemkoudougou, du service de promotion de la santé à la CMA de Kossodo. Elle est convaincue que la lutte contre la bilharziose peut être menée tout en s’attaquant au problème des enfants non vaccinés. « Les parents doivent comprendre l’importance des vaccins pour l’avenir de leurs enfants. Si nous parvenons à éliminer le phénomène des enfants non vaccinés, leur vulnérabilité aux maladies diminuera. Pour y parvenir, nous devons identifier et vacciner tous les enfants non vaccinés », ajoute-t-elle.


Suivez l’auteur sur Twitter : @AbdelNabaloum

 
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