Restes à charge et difficultés financières, délais d’accès aux soins et aux médicaments rallongés, manque d’information et d’accompagnement… Les résultats d’une enquête Ipsos* réalisée pour la Ligue contre le cancer sont “alarmant”s’inquiète l’association qui fête ce 28 novembre le 25 années de ses Etats Généraux des Patients Cancer qui ont été suivis de trois Plans Cancer successifs et d’une stratégie décennale de lutte (2021-2030).
L’état des lieux dressé par cette enquête met en évidence « des lacunes importantes » tout au long du traitement. Les difficultés commencent dès l’accès à un oncologue : 27 % des patients attendent un mois ou plus pour un rendez-vous et 13 % plus de deux mois. Certains patients ont même dû interrompre leur traitement principalement en raison de l’indisponibilité des professionnels de santé (24 %) ou des médicaments (18 %). Ce problème est « répandu dans toute la France »souligne la Ligue.
Un manque d’orientation vers les soins de support
Les obstacles concernent également les soins de support. Plus d’un tiers des patients (38 %) n’ont pas été orientés vers cette prise en charge. Ces dernières sont pourtant plébiscitées par ceux qui en bénéficient : 87% s’en déclarent satisfaits. Globalement, les patients se sentent mal informés sur leurs droits. Leur niveau d’information est « modéré à faible » concernant le droit d’accéder à son dossier médical (68 %), d’être accompagné au retour à domicile (58 %), de participer au choix des soins (55 %), de poursuivre ou d’arrêter les traitements (54 %) et les directives anticipées à considérer la fin de vie (30%).
Les difficultés sont aussi financières : 17 % des patients y sont confrontés, bien qu’ils aient une activité professionnelle. Dans ce domaine aussi, le manque d’information est marqué avec 56% de patients insuffisamment informés sur les aides financières et 59% sur les associations existantes.
Ces résultats soulignent la nécessité de mieux répondre aux besoins des patients. La Ligue travaille à « des propositions fortes »qu’elle compte présenter aux pouvoirs publics sous la forme d’un manifeste. Le document sera remis au Président de la République à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, le 4 février.
*Enquête réalisée en octobre 2024 auprès de 1 506 adultes malades d’un cancer diagnostiqué après 2013, et 1 510 proches et aidants d’une personne malade d’un cancer diagnostiqué après 2013.
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