L’ESSENTIEL
- Le traitement par tirzépatide comporte un risque plus faible que le placebo de décès d’origine cardiovasculaire ou d’aggravation de l’insuffisance cardiaque diastolique causée par l’obésité.
- Mounjaro améliore la capacité des patients à marcher en six minutes, réduit un marqueur biologique utilisé pour mesurer l’inflammation, le poids corporel et celui du cœur et de la graisse qui l’entoure.
- Les effets secondaires des nausées et de la diarrhée étaient pour la plupart légers.
Initialement développé contre le diabète de type 2, le traitement Mounjaro (tirzépatide) est désormais pris par les personnes souffrant d’obésité pour perdre du poids. Cet agoniste du GLP-1 (glucagon-like peptide 1) et du GIP (polypeptide insulinotrope dépendant du glucose) « continue d’offrir des avantages qui vont bien au-delà de la perte de poids »a déclaré Christopher Kramer, chercheur et chef du département de médecine cardiovasculaire à la faculté de médecine de l’Université de Virginie (UVA Health) aux États-Unis. En effet, lui et son équipe ont découvert que ce médicament réduisait le risque de décès par insuffisance cardiaque.
731 patients présentant une insuffisance ont reçu du tirzépatide ou un placebo
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont mené une étude auprès de 731 adultes souffrant d’insuffisance cardiaque diastolique causée par l’obésité. Pour rappel, chez ces patients, le ventricule gauche du cœur devient rigide et ne peut plus pomper correctement le sang. Au cours d’un suivi de deux ans, 364 volontaires ont reçu jusqu’à 15 mg de tirzépatide par voie sous-cutanée une fois par semaine et 367 participants ont reçu un placebo. “Les deux critères d’évaluation principaux étaient un composite de décès d’origine cardiovasculaire ou d’aggravation de l’insuffisance cardiaque (évalué dans une analyse du délai jusqu’au premier événement) et de progression depuis le début de l’étude et la 52e semaine”, ont précisé les auteurs.
Décès, poids, inflammation : les bienfaits du Mounjaro pour la prise en charge de l’insuffisance cardiaque
Les résultats, publiés dans la revue Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterreont montré que 56 personnes ayant reçu un placebo sont décédées d’une cause cardiovasculaire ou ont vu leur insuffisance cardiaque s’aggraver, contre 36 ayant pris du tirzépatide. Selon l’équipe, les membres du groupe Mounjaro ont constaté une amélioration de leur capacité à marcher en six minutes et une forte diminution d’un marqueur biologique utilisé pour mesurer l’inflammation et prédire le risque d’événements cardiaques graves. Ces patients ont également perdu du poids, perdant en moyenne 11,6 % de leur poids corporel après avoir reçu le traitement. « Des événements indésirables (essentiellement gastro-intestinaux) ayant conduit à l’arrêt du traitement ont été observés chez 23 patients (6,3 %) du groupe tirzépatide et chez 5 patients (1,4 %) du groupe placebo. » peut-on lire dans les ouvrages.
Christopher Krame a également dirigé des recherches supplémentaires sur la manière dont Mounjaro affectait la structure et la fonction du cœur des participants. Les examens IRM ont révélé une réduction bénéfique du poids du cœur et de la graisse qui l’entoure. « Ce médicament inverse les propriétés anormales du cœur causées par l’obésité » il a ajouté.
